La maison d'à-côté - Lisa GARDNER

Par Liliba

Sandra Jones est une jeune maman d’une fillette de 4 ans, maitresse d’école. Au beau milieu de la nuit, elle disparaît de sa maison alors que son mari travaille, et seule la petite fille est témoin de sa disparition. Jason, le mari, est bien sûr le premier suspect de la police, d’autant plus que ses réponses sont embrouillées et évasives. Pas d’effraction dans la maison gardée comme un fort, pas de sang, pas de trace de lutte si ce n’est une lampe renversée… Que cache-t-il donc ? Que de secrets semblent se tapir derrière les volets de cette famille qui a pourtant l’air exemplaire !

L'inspectrice D.D. Warren sent bien que quelque chose ne tourne pas rond dans cette famille et que la disparition de la jeune femme est difficilement imputable à un rodeur ou même au jeune homme accusé pour atteinte sexuelle qui vit dans le quartier. Qu’a donc vu la petite fille qu’elle n’arrive pas à raconter ? 

J’ai adoré l’écoute de ce roman ! La voix de la narratrice, toute douce convient parfaitement aux secrets enfouis, à l’ambiance de non-dits. Le mal ou l’horreur, ou pire encore, se cachent sous des dehors de normalité… et le ton fait imaginer le pire, par contraste. Le lecteur sait bien sûr d’avance que Sandra n’est pas morte assassinée puisqu’un chapitre sur deux, c’est elle qui prend la parole et remonte le fil du passé. Mais malgré cela le suspense reste intense et les fils mettent du temps à s’imbriquer. J’ai de plus beaucoup aimé les thèmes sous-jacents : apparences, secrets, passé à cacher… peut-on vraiment s’en libérer ?

Sandra est mystérieuse et très attachante et la jeune inspectrice l’est également, avec son franc-parler et sa personnalité bien affirmée. J’ai adoré aussi que l’enfant soit le témoin principal : un témoin sujet à caution parce que ne comprenant pas forcément les tenants et aboutissants de ce qu’elle a vu, et un témoin qu’il faut faire parler avec grand soin pour ne pas la traumatiser. J’ai aussi été scandalisée par ce qui arrive au jeune homme accusé de délinquance sexuelle. Je sais bien que c’est la loi, mais il semble que ce qu’il vit comme calvaire au quotidien après avoir fait de la prison juste pour avoir séduit une mineuse est totalement injuste et stigmatisant. On ne sait pas très bien si la jeune fille a été forcée ou non, mais il l’aime et faire payer aussi cher me semble vraiment vouloir écraser les gens sans espoir de rémission… et dire qu’à côté de ça des violeurs multirécidivistes courent encore…

Bref, j’ai adoré. Mais je suis une fois de plus persuadée que j’aurais beaucoup moins aimé ce roman à la lecture… Décidément, le livre audio ne cesse de me convaincre !