Nous étions les hommes, Gilles Legardinier

Publié le 14 janvier 2014 par Bouquinovore @bouquinovore
Auteur: Gilles Legardinier Titre Original: Nous étions les hommes Date de Parution : 9 janvier 2014 Éditeur : Pocket Nombre de pages : 468 Prix : 7,60€ 7,22€ Commandez: Nous étions les hommes
Quatrième de couverture :C’est l’une des plus fascinantes énigmes qui soit. Sur notre planète, il existe plus de 1800 espèces de bambous. Chaque fois que l’une d’elles fleurit, tous ses spécimens, où qu’ils se trouvent sur Terre, le font exactement au même moment. Ensuite, l’espèce meurt. Personne ne sait expliquer ce chant du cygne, ni l’empêcher. Aujourd’hui, l’homme va peut-être connaître le même sort. Arrivé lui aussi à son apogée, il risque de disparaître… Dans le plus grand hôpital d’Edimbourg, le docteur Scott Kinross travaille sur la maladie d’Alzheimer. Associé à une jeune généticienne, Jenni Cooper, il a découvert une clé de cette maladie qui progresse de plus en plus vite, frappant des sujets toujours plus nombreux, toujours plus jeunes. Leurs conclusions sont aussi perturbantes qu’effrayantes. Si ce fléau l’emporte, tout ce qui fait de nous des êtres humains disparaîtra. Nous redeviendrons des animaux. C'est le début d'une guerre silencieuse dont Kinross et Cooper ne sont pas les seuls à entrevoir les enjeux. Partout sur la Terre, face à ceux qui veulent contrôler le monde et les vies, l’ultime course contre la montre a commencé...
Extrait Il faisait nuit, un peu froid. Terrée dans sa cachette, Eileen avait attendu des heures avant de sortir, mais à présent elle n'avait plus le choix. Elle devait s'emparer du trousseau de secours qui ouvrait l'accès au puits de mine. C'était sa dernière chance. Dehors, les carapaces de tôle des vieux bâtiments grinçaient sous les assauts du vent. La jeune femme se glissa entre les rayonnages dévastés de la réserve. Le sol était jonché de paquets éventrés. Depuis trois jours, elle y venait pour ramasser de quoi survivre, comme un animal, mais elle détestait cet endroit plus que tout autre. Elle y trouvait de moins en moins de nourriture, mais cela ne la préoccupait pas pour l'instant. Elle avait trop peur pour avoir faim. Eileen avançait pas à pas, retenant sa respiration. Le sang lui battait aux tempes. En arrivant à la porte du couloir qui remontait vers l'aile administrative, elle reprit son souffle. La jeune fille se sentait comme un chat qui se faufile au coeur d'un chenil endormi. Elle se déplaçait, tous les sens en éveil, évitant les fenêtres et redoutant chaque bruit. Lorsqu'elle atteignit les bureaux, elle reconnut aussitôt la puanteur. Les pièces étaient ravagées ; les traces de lutte nombreuses. Entre les meubles renversés, deux corps gisaient au pied du poste radio détruit. Malgré le froid ambiant, l'odeur de décomposition commençait à devenir suffocante. En passant près des cadavres disloqués, Eileen frissonna. Les visages figés et les postures trahissaient la violence de ce qui les avait détruits. La jeune femme fit un pas et sentit une flaque poisseuse sous sa chaussure. Elle se dégagea. Le bruit de succion lui souleva le coeur. Une mare de sang à demi coagulé. Elle se mit à trembler. Terrifiée, elle passa de salle en salle, se méfiant de chaque porte entrebâillée, imaginant des yeux diaboliques aux aguets. Elle progressa jusqu'au bureau du directeur. Lorsqu'elle découvrit que la clef de secours était toujours dans son boîtier rouge vissé au mur, le soulagement l'envahit. «Briser la vitre en cas d'urgence.» C'était le cas. Eileen étouffa le bruit du choc avec son blouson. Elle décrocha la clef et la serra à s'en faire blanchir les jointures. Ses études de géologie industrielle ne l'avaient pas préparée à ce cauchemar. Quelques jours plus tôt, dans cette même pièce, elle fêtait son arrivée sur l'exploitation minière de Tregovna. Elle était encore folle de joie d'avoir obtenu l'autorisation exceptionnelle de venir faire son stage de fin d'études dans une des mines de métaux rares les plus stratégiques du monde. Tous ses copains de promo avaient été jaloux. Plus aucun d'eux ne le serait à présent…