François Hollande donne sa 3e conférence de presse à l'Élysée depuis son élection, devant 600 journalistes.
Les vœux du président aux journalistes, une tradition de la mi-janvier, a été une nouvelle occasion de démontrer que le Président de la République est convaincu de ses engagements.
Palais de l’Elysée - Le chef de l'Etat a ouvert son exercice désormais rituel par un discours liminaire d'une trentaine de minutes, sur lequel il travaille assidûment depuis vendredi, selon son entourage. Il s'est soumis au feu roulant des questions de quelque 600 journalistes français et étrangers, consacrant plus d'une heure à la politique intérieure et une petite demi-heure aux sujets internationaux. Cette conférence qui coïncide avec les vœux de la presse au chef de l'Etat, c'est au président de l'Association de la presse présidentielle, Alain Barluet (Le Figaro), qu’est revenu de poser la première question. Alors que l’affaire qui touche directement sa vie privée est de plus en plus délicate, le Président a répondu à la question suivante : "Valérie Trierweiler est-elle toujours aujourd’hui première dame de France ? "Chacun dans sa vie personnelle peut traverser des épreuves. C’est notre cas. Ce sont des moments douloureux. Mais j’ai un principe. C’est que les affaires privées se traitent en privé, dans une intimité respectueuse de chacun. Ce n’est donc ni le lieu, ni le moment de le faire. Mais, si je ne répondrai à aucune question aujourd’hui sur ce sujet, je le ferai avant le rendez-vous que vous avez fixé."
Cet après-midi, François Hollande a donné un cours de type émotionnel de ce dont il est capable, en annonçant qu'il souhaite que son électorat croit dans son engagement à inverser la courbe du chômage. L'opération de simplification de la vie entrepreneuriale et les mesures annoncées attendus devraient s’intégrer dans un projet global visant à installer les fondations de la croissance de demain. Espérons que ces propositions aboutiront rapidement à côté de celles annoncées ce jour. L'enjeu est particulièrement important.
Pacte de responsabilité - François Hollande a présenté le "pacte de responsabilité" comme un dispositif gagnant-gagnant, qui peut se résumer ainsi : "moins de contraintes" pour les entreprises, "plus d'embauches" pour les salariés en contrepartie. Autrement dit, une baisse des cotisations sociales des entreprises en échange d'un effort de celles-ci sur l'emploi. Après la mise en place du crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE), l'exécutif est bien décidé à accorder une nouvelle baisse du coût du travail pour redonner de la marge de manœuvre aux entreprises. "La France entend peser sur le cours de l’Europe". Le 21 janvier prochain, le président, entouré de l’ensemble des acteurs économique et de l’emploi lancera ce pacte en "quatre chantiers" : la poursuite de l’allègement du travail, la visibilité aux entreprises, la simplification et la réduction du nombre des normes, et une contrepartie d’un objectif chiffré d’embauche, de qualité d’emplois et de formations. Un principe simple et pragmatique sur le papier. Souhaitons que cette mécanique devienne efficiente et crédible ; L'Unédic, organisme paritaire qui gère l'assurance chômage, table sur une poursuite de la hausse du chômage en 2014, avec 63.200 demandeurs d'emploi sans activité supplémentaires, après une "quasi-stabilisation" fin 2013, selon des prévisions publiées ce jour. A deux jours de l'ouverture des négociations syndicats-patronat sur la convention d'assurance chômage, l'Unédic a par ailleurs confirmé que le déficit du régime pour l'année 2013 atteindra 4Md€, portant la dette à 17,8 Md€.
Economie - Le chef de l'Etat, qui a jugé le 31 décembre dernier, lors de ses vœux aux Français, les "impôts trop lourds" et promis une baisse "à terme" des prélèvements, a été amené à préciser ses objectifs en matière de baisses d'impôts pour les ménages et les entreprises. Alors qu'il s'est engagé "personnellement" sur la réduction des dépenses, il a également donné des précisions, ainsi que sur les leviers sur lesquels il peut jouer pour réduire le déficit à 3% du PIB. Le président a parlé aussi construction européenne et initiatives franco-allemandes. "Il veut faire de 2014 une grande année européenne (…) avancer vers une union économique et monétaire".
Centrafrique - Si les questions économiques et sociales ont dominé cette conférence, la diplomatie a aussi été abordée, à l'heure où la France est engagée militairement en Centrafrique et au Mali. Pour préparer cette séance de vœux, le président a notamment eu lundi avec ses conseillers des "échanges au sujet de la Centrafrique" où les forces françaises sont engagées dans une périlleuse opération de stabilisation. Le Président a l’espoir que la paix revienne et le désarmement des rebelles effectif. Pour ce mois de janvier, François Hollande recueille 28% de bonnes opinions, en baisse de 3 points, alors que Jean-Marc Ayrault 34%, en hausse d'un point dans le tableau de bord mensuel des personnalités réalisé par l'Ifop pour Paris Match publié aujourd’hui.FG