genre: fantastique (interdit aux - 12 ans)
année: 1978
durée: 1h45
l'histoire: Une jeune infirmière, du nom de Kathy Jacquard, est engagée dans une établissement privé australien. Là se trouve un jeune malade de 24 ans dans le coma depuis plusieurs années, Patrick. Malgré son état, personne n'a osé le débrancher, bien que tous y ont déjà pensé. Fascinée par son cas, Kathy se rend compte avec le temps que Patrick a perdu ses 5 sens, mais en a développé un, beaucoup plus mystérieux et redoutable. Il peut altérer le cours des choses, allongé dans son lit, ce qui multiplie les événements étranges et provoque une certaine panique à la clinique.
La critique d'Alice In Oliver:
A la fin des années 70 jusqu'au milieu des années 80, le cinéma australien connaît une certaine popularité en dehors de ses frontières. En effet, certaines productions se taillent une certaine réputation. C'est par exemple le cas d'Harlequin, Le Survivant d'un monde Parallèle ou encore du premier Mad Max, qui s'apparente davantage à un gros film d'action, se déroulant néanmoins dans un monde post-apocalyptique. Vient également s'ajouter Patrick, réalisé par Richard Franklin en 1978.
D'ailleurs, le long-métrage remportera le Grand Prix lors du festival du film fantastique d'Avoriaz en 1979.
Curieux par ailleurs que le film ait connu un tel succès critique en son temps. Force est de constater que Patrick fait aujourd'hui partie de ces longs-métrages oubliés et assez surestimés dans l'ensemble. Inutile de mentionner les acteurs, ce sont tous de joyeux inconnus.
Pour le reste, le scénario est assez ambitieux puisqu'il est question ici de fin de vie et de pouvoirs télékinésiques. Attention, SPOILERS ! Patrick (Robert Thompson) est un jeune homme tombé dans le coma alors qu'il vient juste de tuer sa mère et son amant de ses propres mains.
Légume inerte depuis de nombreuses années, la clinique privée qui l'héberge le maintient pourtant soigneusement en vie suite aux mystérieux travaux du directeur. Lorsque débarque l'infirmière Kathy Jacquart, cette dernière est chargée en guise de bizutage de s'occuper du corps à priori sans vie cérébrale de Patrick. C'est alors qu'elle découvre que ce dernier est en fait parfaitement conscient, et qu'il nourrit secrètement une haine de l'espèce humaine qu'il concrétise via des pouvoirs télékinésiques dévastateurs. Dans Patrick, c'est donc le patient qui se révolte contre l'institution médicale !
La grande force du film repose donc sur son scénario. C'est suffisamment rare pour mériter d'être souligné. Pourtant, la déception est rapidement au rendez-vous. Certes, comme je l'ai déjà souligné, le script est plutôt ambitieux, à condition de tenir les promesses annoncées.
Or, c'est justement sur ce dernier point que les choses se gâtent. Le film se concentre presque exclusivement sur la relation qui se noue entre une jeune infirmière, Kathy, et le patient à priori dénué de toute conscience.
Richard Franklin n'évite pas les clichés et les situations un peu ridicules. C'est par exemple le cas lorsque Kathy vérifie les réactions de Patrick en le masturbant. Ah, le bon vieux cliché de l'infirmière qui se tape son patient ! Clairement, le film aurait pu se dispenser de ce genre de séquence.
Toutefois, les meurtres sont plutôt réussis dans l'ensemble. Ensuite, le film peut s'appuyer sur une ambiance étrange et à la limite du paranormal. D'ailleurs, sur la forme, Patrick ressemble bel et bien à un huis clos, puisque le long-métrage se déroule presque exclusivement dans la chambre d'une clinique. Dommage que Richard Franklin n'exploite pas totalement le potentiel de son sujet. Par exemple, on regrette qu'il n'y ait aucune réflexion sur la fin de vie, les soins palliatifs et l'acharnement thérapeutique, des thématiques à peine esquissées par le réalisateur.
Néanmoins, dans son genre, Patrick reste une petite curiosité du genre fantastique, qui devrait ravir les fans du cinéma bis.
Note: 11.5/20