Nous vous en parlions, l’imprimante 3D peut se mettre au service de n’importe quel domaine. Ayant une utilité aussi bien pour la médecine que pour l’aéronautique, elle nous le prouve encore une fois en trouvant sa place cette fois-ci dans le milieu de la Mode.
L’imprimante 3D au Louvre
C’est ainsi qu’en Novembre dernier, des dizaines de créateurs de mode et de stylistes sont venus exposés leurs œuvres dans cette salle mythique qu’est le carrousel du Louvre lors salon de l’impression en 3D baptisé le 3DPrintshow par sa créatrice Kerry Hogarth.
De plus en plus d’artistes traditionnels se tournent d’ailleurs vers cette nouvelle révolution comme nous l’explique le créateur Cosmo Wenman: « Nombre d’entre eux se l’approprient. Certains des exposants étaient hier des sculpteurs traditionnels qui ont migré vers cette technologie ».
Fier de ses nouvelles créations telles que Le Heaume de l’Athénien Périclès, le portrait d’Alexandre le Grand ou encore l’homme qui marche de Rodin (présentée ci-dessous), Cosmo Wenman poursuit : « Avec l’imprimante 3D, tout est design. La matière première a moins d’importance. Ce qui compte, c’est ce que l’on crée. Concevoir le heaume de Périclès est une bonne façon de montrer aux visiteurs ce que l’on peut faire. »
Concernant le monde de la Mode, la créatrice néerlandaise Iris Van Harpen est la première à s’être inspirée de l’impression 3D pour une de ses collections. De fait, après avoir imprimé et rassemblé chaque partie de ses créations, le résultat est époustouflant comme l’en témoigne cette photo prise lors de son défilé en été 2012 « Voltage », en hommage « à l’électricité qui traverse nos corps et que nous n’utilisons pas » :
Le designer français Pierre Renaux ajoute « J’ai vite compris que l »architectonie audacieuse du design final n’était réalisable qu’en impression 3D. L’imprimante pouvant plonger dans des détails de moins d’un millimètre cube, le dessin peut être enrichi et ennobli sur programme 3D. Cette précision toujours grandissante élargit le champ des possibles exponentiellement ».
Il est persuadé que les limites de l’impression 3D sont infinies. Selon lui, il sera bientôt possible de créer des tissus similaires à une seconde peaux, qui réagiront et s’adapteront à la chaleur et au froid. Les jeunes stylistes pourront imprimer leurs créations en petites quantités pour éviter les invendus et retoucher leurs œuvres selon leurs envies.
L’objectif, à terme, serait de créer des applications simples d’utilisation permettant à chacun de créer son propre vêtement sur mesure suite au scan de son corps afin d’en avoir les « dimensions exactes ».
Cependant, étant donné la rapidité à laquelle sont reproduites les créations sous forme de contrefaçons, il apparaît primordial pour un créateur de prouver qu’il s’agit de SON idée et pour cela, l’avocate spécialisée en propriété intellectuelle Merav Griguer conseille qu’ « Il faut absolument dire et montrer au monde qu’on est le premier à avoir créé, [...], et plus les créateurs conçoivent de nouveaux modèles, plus leurs œuvres seront difficiles à copier. »
Nous attendons donc avec impatience la démocratisation de l’imprimante 3D au sein de l’industrie de la haute couture car la rencontre de ces 2 univers ne peut que faire des étincelles…