
Je n'ai pas réussi à lâcher ce livre après l'avoir commencé. J'étais fasciné par cette situation : l'écrivain, paralysé des jambes, ne peut s'enfuir. Annie, complètement dingue, peut lui imposer sa volonté. Le jeu psychologique entre les deux personnages, la montée des crises de folie d'Annie, la schizophrénie patente de Paul, son addiction aux médicaments et ses oscillations, entre révolte et acceptation, rendaient ce livre absolument prenant. Petit bémol toutefois sur les crises de folies d'Annie, qui se terminent dans un bain de sang (la visite du jeune policier, quelle atrocité). Efficace et bien mené, ce récit analyse une relation poussée à l’extrême entre lecteur et romancier. Et il montre la puissance d'un livre, de l'imaginaire, pour donner de l'espoir et du sens à des situations désespérées (maladie, enfermement). Il propose également une mise en abyme intéressante avec les extraits du roman qu'il écrit pour Annie. Bref, ce roman, très dur psychologiquement, très cru sur la folie, m'a beaucoup plu.