Cinq petites filles ont disparu.
Cinq petites fosses ont été creusées dans la clairière.
Au fond de chacune, un petit bras, le gauche.
Depuis qu’ils enquêtent sur les rapts des fillettes, le criminologue Goran Gavila et son équipe ont l’impression d’être manipulés. Chaque indice les mènent à des assassins différents. La découverte d’un sixième bras, appartenant à une victime inconnue, les convainc d’appeler en renfort Mila Vasquez, spécialisée des affaires d’enlèvement. Dans le huis clos d’un appartement converti en QG, Gavila et ses agents vont échafauder une théorie à laquelle nul ne veut croire : tous les meurtres sont liés, et l’œuvre d’un insaisissable tueur en série…
Au départ, j'étais intriguée par le phénomène de ce livre, porté par un bouche à oreille enthousiaste, récompensé par le prix SNCF du polar européen. Il ne m'en fallait pas davantage ! C'est par le livre-audio que j'ai choisi de tenter l'aventure, une expérience qui a généralement su se révéler concluante. Résultat, j'ai été scotchée à son écoute, attentive pendant plus de 16 heures mine de rien. J'ai parfois sursauté, je me suis surprise à allumer toutes les lumières de la maison quand j'étais seule, je flippais bêtement, j'élaborais des tonnes de théorie, je restais sur mes gardes car j'étais méfiante vis-à-vis de la technique de l'auteur.
Soit, celui-ci sait grandement nous manipuler via des artifices basiques (tension psychologique, angoisse et suspense, crimes répétés, sursauts dans l'intrigue, révélations fracassantes...). L'ensemble est écrit simplement, mais de façon à nous tenir constamment en haleine. Par contre, les personnages sont fades, flous, englués dans des histoires sordides, comme si cela ne suffisait pas de suivre des criminels tordus et leurs forfaits accablants, on en rajoute une couche chez les enquêteurs !
L'auteur n'a certes pas produit une œuvre remarquable et exceptionnelle, mais sa technique est redoutable. Elle s'appuie sur une recette ancestrale, classique mais efficace. Au final, on n'a pas seulement UN tueur en puissance, mais la démonstration d'un cerveau retors, qui aime réveiller la petite étincelle en sommeil chez les psychopathes pas encore avérés. C'est sciant. Un dernier mot concernant l'Audiolib, qui propose une interprétation un peu pénible, car lente et aux effets déprimants, laquelle nous prend en otage, ne nous permettant aucun recul face à cet univers glauque et suffoquant. Pour une fois, j'émets quelques réserves sur le choix du comédien.
Audiolib, novembre 2010. Texte intégral lu par Pierre Forest (durée d'écoute : 16 h 10).
Traduit de l'italien par Anaïs Bokobza, pour les éditions Calmann-Lévy.