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Frida Kahlo – Diego Rivera, l’art en fusion

Publié le 13 janvier 2014 par Elisabeth1

Au musée de l'Orangerie

Gisele Freund, Frida Kahlo

Frida Kahlo naît à Mexico en 1907, de père d’origine germano-hongroise, de mère mexicaine, aux origines espagnoles et indiennes. A l’âge de 6 ans elle fût atteinte de la poliomyélite qui la laissa boiteuse, un pied ne grandissait pas, d’où une jambe amoindrie. Elle a commencé à peindre à la suite d’un accident entre bus et tramway, à l’âge de 22 ans (septembre 1925). Toute sa vie elle a souffert de ses suites et a du subir maintes opérations qui l’ont clouée au lit. Elle se mit à peindre pour occuper son ennui pendant sa convalescence, avec un chevalet fixé à son lit et un miroir accroché au baldaquin, afin qu’elle puisse se voir. Ce qui occasionna la création de beaucoup d’autoportraits.

« Je me peins parce que je passe beaucoup de temps seule et que je suis le motif que je connais le mieux » FK

Frida Kahlo 8

Un premier portrait d’elle : une autoportrait à la robe de velours, cadeau pour son amant, Alejandro Gomez Ariaz, qui l’avait quittée et qu’elle voulait pousser à revenir. Le portrait plein de dignité, montre son intérêt pour la Renaissance italienne, le cou maniériste, démesurément long, sur un fond très sombre. Ne pouvant plus envisager des études de médecine, elle choisit de devenir peintre, pour ceci, elle alla consulter le plus grand peintre de son pays, Diego Rivera, marié à ce moment là. Il reconnaît son talent et s’éprend d’elle. Elle l’avait déjà vu en 1922, lorsqu’il a exécuté une peinture murale dans l’amphithéâtre Simon Bolivar. Elle adhéra au parti communiste mexicain en 1928, déjà très concerné par la politique. Elle raconte qu’à l’âge de 7 ans, elle avait vu les combat entre Zapata et Caranza. Son identification à cet événement était tel, qu’elle décida qu’elle était née en 1910, avec le nouveau Mexique, sorti de la dictature de Porfiro Diaz. Frida et Diego, qui a 21 ans de plus qu’elle, se marient en août 1929. L’influence idéologique qu’il exerce sur elle, et ses nouvelles connaissances d’artistes et d’intellectuels mexicains, devient nette dans ses œuvres où l’on préconisait le « mexicanismo ». La mère de Frida dira, c’est
"le mariage d’une colombe et d’un éléphant »

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Frida est l’une des premières femmes peintre à avoir placé le thème de l’identité au cœur de son art. Dans ses autoportraits, l’œuvre et la personne se confondent, ils forment une entité indissociable. Les tenues vestimentaires typiquement mexicaines deviennent une prise de position politique. Dans l’autoportrait au singe de 1975, elle s’affirme « la mexicaine » avec les divers éléments de la couleur mexicaine, les animaux, le singe araignée, ou le chien nu du Mexique, la statue précolombienne ; elle les relie entre eux, en les entourant d’un ruban jaune orange, qu’elle passe autour de son cou, montrant son lien très fort aux traditions. Dans l’imagerie de Frida les animaux ont de multiples significations, d’où ambivalence, l’érotisme, ou peut-être la perte des enfants qu’elle n’a pas eu, la mythologie aztèque. Elle apparaît sur de nombreuses photos, comme un shaman, avec des animaux aux fonctions protectrices et curatives. Elle se surnomme elle-même « l’Obscura » la mystérieuse.
Frida Kahlo, ma nourrice et moi

Dans le portrait « ma nourrice et moi » les glandes mammaires se confondent avec des fleurs, elle interprète le thème classique de la mère à l’enfant. A l’âge de 11 mois elle a été confiée à une nourrice indienne, à la naissance d’une petite sœur. Dans ce tableau, elle se représente mi-enfant mi-adulte, sa nourrice a le visage dissimulé derrière un visage précolombien, ses cheveux sombres reflètent ceux de Frida, de même que ses sourcils qui se rejoignent en ailes de corbeau. Effet miroir et dédoublement se retrouvent dans ses œuvres tel un fil rouge. Dans son tableau les 2 Frida, les cœurs sont reliés par une artère commune, la mexicaine en tenue de mariée, avec l’autre en tenue européenne. Elles se tiennent par la main. La mexicaine est honorée, l’autre menace de perdre son sang. Elle développe son propre langage symbolique et donne aux couleurs une signification nouvelle: jaune, folie et secret, bleu marine, distance, peut-être la tendresse, vert feuille, tristesse, rouge sang tragique. Cette toile est peinte en 1939 lors du divorce des 2 artistes, suite aux infidélités de Diego. Diego avait de nombreuses maîtresses, y compris la sœur de Frida.
les deux fridas portrait

Suite à la découvertes de cette liaison, elle coupe ses nattes mexicaines et peint l’autoportrait aux cheveux coupés, en costume masculin, trop grand pour elle, en rôle androgyne. Elle est invitée à Paris en 1939, par les surréalistes. Elle refuse de se prévaloir d’un courant artistique. Elle manifeste un intérêt pour les tableaux votifs. Elle s’élève au rang d’icône, elle pose volontiers à côté de ses toiles, ou se fait représenter peignant un autoportrait. L’élément récurant de ses portraits, est le regard fixe, sans émotion, face au spectateur, les sourcils rapprochés, le léger sur sa lèvre supérieure, les cheveux foncé, elle se représente comme un personnage, comme un support créatif mis en scène. Ses toiles sont mises en scène, avec un décor végétal, par contre elle démontre ses sentiments, ses douleurs, ses chagrins.

kahlo la colonne brisée

Elle faudrait parler des ses toiles montrant ses maternités déçues, ses enfants perdus. Dans la colonne brisée, elle est à la fois la Madone souffrante, la requérente et la sainte 1944., c’est l’année où elle est réopérée de la colonne, elle exprime sa peur de la déchéance physique, sa colonne vertébrale est remplacée par une colonne antique brisée, (métaphore de la mélancolie de l’artiste) son corps parsemé de clous tel un Christ de douleurs, son visage couvert de larmes. En se mettant ainsi en scène, elle a largement anticipé sur une démarche artistique, qui s’épanouira bien plus tard, elle a en quelque sorte préfiguré le body art. et la performance artistique.

Gisèle Freund - Diego Rivera

Diego Rivera, lui aussi eut sa nourrice indienne, né en 1886, quelques minutes avant son frère jumeau, qui n’a pas survécu, il était si fragile qu’il fut élevé à la montagne en compagnie d’une petite chèvre.
De sa mère, sage-femme il tient les traits de trois races : « blanche, la rouge et la noire » (D.R.), de son père, libre penseur, engagé contre la lutte de l’envahisseur français, d’origine judéo-portugaise, espagnole et russe, de ce mélange il tirera sa fierté d’être métis.

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A onze ans, il décide de devenir peintre, il entre à l’académie des Beaux Arts en cours du soir, tout en poursuivant sa scolarité dans la journée. Boursier, il en sort à l’âge de 16 ans à la suite d’une émeute. Il vient en Europe grâce à une bourse de quatre ans, mais la mort de Cézanne, change ses projets et il met le cap sur l’Espagne. Il est à l’école du réalisme espagnol, il court les musées, admire Le Greco, Vélasquez, Brueghel, Luca Cranach, Jerome Bosch et Goya.

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Puis il revient à Paris, où il partage un atelier à Montparnasse avec Maria Gutiérrez Blanchard, peintre elle aussi. Elle lui présente sa future compagne, le peintre graveur russe, Angelina Beloff. Avec elle, il parcourt la France, la Hollande, la Belgique et l’Angleterre..
Il s’essayera au cubisme, commence une nouvelle liaison d’où sera issue sa fille Marika
Suite à sa querelle avec le poète Reverdy, le groupe des cubistes se scinde en deux. On lui reproche ses couleurs éclatantes, alors que Braque et Picasso peignent avec des bleus gris, neutres. Il revient au figuratif et de son amitié avec le critique d’art Félix Faure, naît une réflexion, qui le conduira à l’expression muraliste et à la conscience de la nécessité de retourner au Mexique. Mais avant son retour grâce à José Vasconselos,  il part en Italie, étudier, Mantegna, Uccello, Fra Angelico, la peinture byzantine et étrusque. Il repart au Mexique, laissant derrière lui Angelina.
Sa première commande officielle « la Création », cent dix mètres carré de travail mural, dans l’amphithéâtre Simon Bolivar, une peinture à l’encaustique, dans un style symboliste  byzantin où chaque figure présente un des types raciaux qui sont entré dans le sang mexicain.

Diego Rivera

Avec d’autres artistes ils s’organisent en syndicat et fondent un journal dont le titre est flanque de la faucille et du marteau. Il se veut proche du peuple, en communion de part son travail avec la masse ouvrière. Il s’inscrit au parti communiste mexicain, épouse Luce Marin, son modèle pour la Création. Ils auront 2 filles. Il commence les fresques du ministère de l’éducation publique.

Diego Rivera

Il illustre, écrit, donne des conférences et milite au parti, compose des peintures murales et de chevalet. Après un voyage à Moscou, où il esquisse des portraits et des croquis, il est prié de rentrer à Mexico,  où il est devenu sujet à polémiques. Il exécute les fresques du ministère de la santé, tout en ayant été obligé de démissionner de l’Académie San Carlos. A 43 ans,juché sur un échafaudage du 3 étage, il entame un dialogue avec Frida Kahlo, 22 ans, qui devait durer vingt-sept ans.
Après leur divorce, ils se remarieront en décembre 1940

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Les cendres de Riego Rivera seront déposées dans la Rotonde des Hommes Illustres et non, comme il l’avait demandé, sur le lit de la Casa Azul, mêlées à ceux de sa femme Frida Kahlo.

N'ayez pas de regrets si vous n'avez pas eu la possibilité d'y aller, c'était une énorme bousculade, la file des billets coupe-fil avançait moins vite que celle sans billet.
Puis à l'intérieur c'était un souk incroyable, il y avait tant de monde, que l'on ne voyait pas les toiles, trop petites, on se bousculait et on se querellait.

jusqu'au 13 janvier 2014


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