Le mythe d'Inanna - Renga de katauka liés en stances -

Publié le 13 janvier 2014 par Raymond_matabosch

 Le mythe d'Inanna

- Renga de katauka liés en stances -

La Dame de Warka, 3.500 ans avant J.C.

Des limbes ouatées,

bleuâtres, topazes, pourpres

diaphanes, étincelantes,

d'une aube naissante,

aux luisances incertaines

d'une brune descendante ;

d'un orient nacré,

fantastique et irisé,

exotique et attirant,

aux menées chafouines

d'un ponant taché de sang

annonciateur de tourmentes ;

d'un firmament double

et enveloppe azurée,

félicité éternelle,

ciel des cieux divins,

jusqu'à la mer inférieure,

des forces occultes, domaine ;

de l'emblématique

terre de l'arbre huluppu

déterré et replanté

au temple inannien,

jusqu'à la terre du cèdre,

richesse cananéenne ;


Sumer et Akkad,

entre le Tigre et l'Euphrate,

joyaux d'Inanna, irradient,

d'un faste glorieux,

le royaume agadéen(1)

et le sanctuaire d'Ishtar.

Dans la ziggurat

d'Eanna, entre vestiges

architecturaux somptueux,

énigmes cultuelles(2)

et temples monumentaux,

les pas se portent dolents.

Livre grand ouvert

sur l'universalité,

les plus folles pensées voguent

et, dans le berceau

de l'écriture naissante,

le regard fasciné se mire.

Dans un marbre blanc

taillé, un faciès féminin,

lèvres serrées conférant

un art accompli

et une exquise maîtrise,

défie la Maison du Ciel(3).

Yeux creux en amande,

nez d'une unique finesse,

et modelé des pommettes,

l'esprit subjugué

et les yeux hypnotisés

ne peuvent quitter la Dame.

Vous belle Joconde

énamourant mille cœurs,

Inanna, Ishtar, Lilith,

laquelle des trois,

de l'amour charnel, déesses,

en vous, cristallisez-vous ?

Un homme, en vos terres,

se consumant d'espérances

pour la bien-aimée d'Anou,

de passion s'est pris

et une étoile à huit branches,

sur sa poitrine, s'est gravée.

Son cœur bat chamade

et succombe sans combattre

sous vos charmes engageants.

Pour vous, en Enfers,

il irait à la rencontre

de votre ennemie jurée.

Devant les Sept juges,

dans sa nudité, sans honte,

bravant le verdict fatal,

leur regard de mort,

digne, saurait affronter,

qu'ainsi Reine deveniez.

Berger n'étant point,

ni protecteur des troupeaux,

des saisons vivant au rythme,

fermier lui seyant,

accordez-lui vos faveurs

et ouvrez lui votre couche.

© 2014 Raymond Matabosch

Extrait du recueil  : "Les Oies sauvages",

Naga-uta, Haïbun et Katauka

Notes :

(1) Le royaume agadéen ou l'empire akkadien.

(2) Parmi les énigmes cultuelles qui se trouvent au Musée de Bagdad, des poteries datant du IIIe Siècle avant J.-C., découvertes dans les ruines de Khujut Rabu et à Csésiphon, seraient des piles électriques, ce qui serait conforme à la découverte de bijoux et de vases de cuivres plaqués argent, par catalyse, vieux de plus de 2.500 ans.

(3) Le Temple Eanna, à Uruk, dédié à la déeesse Inanna/Ishtar/Lilith