Dire que j'ai cet exemplaire de Mina depuis une éternité serait ... la réalité ! Comme je me suis engagée à lui rendre aujourd'hui même, j'ai décidé de poster un petit avis sur ce recueil de nouvelles qui m'a moins convaincue que Passés imparfaits. D'avance, merci, Mina, pour ta patience exemplaire !
C'est très mauvais signe en général que je ne me souvienne pas d'une seule nouvelle après lecture. Et pourtant, c'est ce qui m'est arrivé avec cet ouvrage. En le feuilletant à nouveau, certains moments sont remontés à la surface et il serait négligent de ma part de ne pas les soumettre. Aussi, l'entrée en fanfare que représentent Hésitation (métaphore de la fuite masculine) et Le bac à sable (description touchante par un enfant du problème des sans-papier) laissait présager un ensemble haut en couleurs.
Vient ensuite Menaggio (ou la nostalgie du passé et les choix de l'existence) pas assez profond, préfigurant une suite un peu terne. « Mon Dumbo » (ou l'art de choisir sa moitié), La nouvelle (la solitude des personnes âgées), Le portable et Adultère (la chute d'un couple qui ne cesse de prévoir son divorce) réveillent la lecture, malgré un fond sombre. Car il ne faut pas s'attendre dans Nuageux à serein à des paires équilibrées, heureuses d'être ensemble, à des humains épanouis dans leur quotidien. Restent Appartements à louer et Paternité pour espérer un meilleur.
C'est bien peu pour un recueil qui contient dix-neuf nouvelles. Patrick Dupuis écrit bien, sait placer une atmosphère et certaines chutes tombent à pic. Toutefois, le traitement des thèmes abordés (vieillesse, fin de vie, séparation, retrouvailles, nostalgie) manque de vitalité. Malgré un début prometteur, Nuageux à serein me semble moins réussi que Passés imparfaits, moins inspiré, moins inspirant aussi !
Éditions Luce Wilquin
avis : Mina