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sphère posément mise en route derme effervescent
centré
: anonymat du jeu
île-parvis-sucré-poème autrement flottant dans la
cuillère (sous des compléments de vent indirects)
Par ailleurs, le sous-titre de l’ouvrage, au-delà d’une éventuelle référence géographique (certains éléments évoquant des latitudes exotiques), peut se lire, étant donné l’adjectif choisi, comme l’expression d’une méfiance envers une prétendue adéquation entre « les choses » et la langue, une symétrie qui n’offrirait pas de failles, puisqu’au final il ne saurait y avoir que des « éclaboussures pour réponses ». Tentative donc sans fin*** que Mathieu Nuss mène pour donner forme à une « soupe primitive ici & ailleurs », avec une écriture dont la minutie n’empêche pas une légère malice (« trait d’union si élastique des petites / tenues » ou bien « une apparence peut en cacher une autre »), l’essentiel étant probablement pour lui, avec raison, « de se multiplier d’être (ou d’emprunt) ».
[Bruno Fern]
*Texte figurant en quatrième de couverture.
**Comme quoi la lecture de La Vieillesse d’Alexandre de J. Roubaud reste d’actualité…
***Ce que confirme cette phrase d’Ezra Pound mise en exergue : « On n’arrête pas les variantes que l’on peut sortir du chapeau de prestidigitateur de la logique. »
Mathieu Nuss, Au beau fixe (autre hémisphère), illustrations de Jean-Louis Gerbaud, collection « le legs prosodique », éditions Obsidiane, 2013, 13 €