Avec la nouvelle année qui commence, vient le temps des résolutions. Quoi de plus naturel puisque le » changement, c’est maintenant » ?
C’est ainsi que nous avons décidé de nous lancer dans une liste de 3 bonnes résolutions à prendre et à suivre en 2014… Résolutions qui ne s’appliquent pas forcément qu’à la France d’ailleurs. A vous de voir.
1. Arrêter de justifier le financement de la culture
C’est la crise. Oui, nous le savons. Depuis 2008, la presse et nos dirigeants nous informent du fait que l’économie est en stagnation voire en récession, que nos finances sont au plus bas, nos dettes au plus haut et qu’il va falloir faire des choix.
C’est donc ainsi que les professionnels de la culture, les économistes, les ministres en poste montent au créneau pour justifier le financement de la culture et sa place dans l’économie réelle. Il est vrai qu’il semblerait qu’on ne le dise jamais assez, la culture participe d’une partie non négligeable au développement économique local, régional voire national. De la même façon, justifie-t-on les investissements de l’Etat dans des voies de chemin de fer ? Non et pour la bonne raison qu’ils participent au développement du territoire et à son désenclavement… tout comme la culture.
La culture dans l’économie française – 2013
Cette constatation n’est même pas démentie par les opposants et les rigoristes budgétaires (sauf les conservateurs américains et les extrémistes européens… mais bon, faut-il vraiment les prendre en compte ?). Il est vrai qu’il est important de resituer le financement de la culture dans son contexte, mais il est surtout temps maintenant de passer à autre chose et de s’attacher à découvrir et à profiter des autres bienfaits de la culture en terme de développement humain, et non plus simplement économique. Une société apaisée est source de stabilité politique ; fort nécessaire en temps de crise.
2. Arrêter la course à l’échalote des chiffres
La grande tendance depuis quelques années est la sortie du palmarès en début d’année des nombres de visiteurs dans les musées pour l’année écoulée. Ainsi, pour les musées de France, ce n’est moins de 59 019 000 visiteurs qui se sont déplacés en 2013. La ville de Paris, quant à elle, a vu la fréquentation de ses musées augmenter de 27% !
Ces chiffres sont très impressionnants et nous ne les contestons pas, sachant que nous n’avons pas encore reçu la méthodologie des comptages venant du ministère. En effet, parler de chiffres c’est bien, mais savoir à quoi ils se réfèrent c’est mieux ! La méthodologie est-elle la même pour tous les établissements ? Combien d’abonnés, de visiteurs gratuits ou à réduction parmi ces visiteurs ? Combien y sont retournés plusieurs fois ? D’ailleurs, ne pourrions-nous pas parler de visites, plutôt que de visiteurs ? Le terme peut en effet pour méprendre sur le public réellement touché par ces visites. Bref, ces chiffres sont à prendre avec autant de pincettes que ceux de sites web (qui eux, pourtant, font la distinction entre visite et visiteur).
3. Ouvrir, autoriser et partager
Sujet difficile que celui-ci mais tellement nécessaire ! Les différents gouvernements commencent à prendre en compte la tendance de l’Internet libre et à partager les données de façon ouverte. On se rappelle du Centre Pompidou Virtuel, lancé en grande pompe comme un véritable modèle de l’Internet ouvert, qui en fait l’est assez peu, même s’il faut noter que l’intention est louable pour un musée d’art moderne dont la plupart des collections sont encore soumises au droit d’auteur !
On pourra noter de la même façon la démarche exceptionnelle prise par le Rijksmuseum avec son Rijksstudio ou le Getty de donner accès au public (gratuitement) à leurs collections afin que ce dernier puisse se les approprier. Chose amusante pour le Rijksmuseum, cela a même permis de créer un modèle économique et un canal de vente supplémentaire pour le musée ! De la même façon, le réseau canadien d’information sur le patrimoine prend le parti du contenu ouvert et libre et publie à destination des musées, un petit guide succinct très pratique.
En France, on en est encore loin. Même sans parler d’Internet, la simple prise de photographie d’œuvres exposées dans un musée national est interdite, alors même qu’elles sont tombées dans le domaine public… Un gros défi en vérité et une belle résolution !
Bonne année !