Après Ho Chi Minh, nous avons pris la direction de Phan Thiet situé sur la côte est à 138 km. Malgré la courte distance qui sépare les deux villes, nous avons passé 6 heures dans le bus, dans des conditions royales. Nous avons choisi la compagnie Futa business phuong tran située dans la rue Phạm Ngu Lao où se trouvent aussi la plupart des autres agences.
Après avoir réservé le ticket, nous avons patienté dans un Highlander Coffee, une franchise locale du type Starbuck. Voilà un bon moyen d’aborder le sujet du café vietnamien introduit lors de la colonisation française. Depuis l’ouverture économique en 1986, le Vietnam est devenu le second producteur mondial de café, mais reste loin derrière le Brésil. Le gouvernement souhaite augmenter sa production et il ne serait pas surprenant d’en avoir par chez nous d’ici quelques années.
Le café produit au Vietnam a une touche très cacaotée. La spécialité locale est de le boire glacé avec du lait concentré. Pour ma part, je le buvais noir, un délice.
Sa préparation est toute simple :
— 3,5 cuillère à café (20 grammes) dans la « cafetière vietnamienne » (ce genre de cafetière était utilisé en France il y a longtemps. Elle ressemble à une tasse en inox ou en aluminium muni d’un épurateur, d’une tige filetée et d’un capuchon)
— Introduire la tige filetée et humidifier le café en versant un peu d’eau dans la cafetière et sur le couvercle où l’on posera la cafetière.
— Déposer ensuite la cafetière au-dessus d’un verre ou d’une tasse et patienter quelques instants avant de verser de l’eau (45 ml).
— Enfin, il faut poser le couvercle sur la cafetière et attendre que l’eau ait disparu.
Pour un café à la sauce vietnamienne, il faut mettre au préalable le lait condensé dans la tasse et pour le boire froid y mettre aussi les glaçons.
Le temps de déguster un de ces cafés, le bus est arrivé. Grosse surprise en entrant : c’est un car-couchette très récent. Quelques écrans diffusent la même chose programmation très kitsch : comédies, séries locales et show musical. Et tout ce confort à un prix équivalant aux autres compagnies. De plus, on nous a déposés directement devant notre hôtel sans frais supplémentaires.
Notre première sortie dans Phan Thiet se fera du côté de la plage sans s’y arrêter. Nous avons continué à longer le bord jusqu’à une rue relativement longue qui nous a amené à un petit port de pêche avec de nombreux bateaux jaune et bleu. Une vraie carte postale. Le long des quais séchaient à même le sol de petits poissons. De l’autre côté de la rue, différents restaurants se succédaient. Ce fut pour moi le lieu attrayant de la ville, car le centre-ville est quelconque.
Avant de retourner à l’hôtel, nous nous sommes arrêtés à un petit petit café qui ne payait pas de mine et pourtant le café était aussi bon qu’au « Highlander Coffee » (voir plus haut). En revanche, le prix était 75 % moins cher. Dans le même genre, nous avons retenu qu’au Vietnam les restaurants aux devantures les plus sophistiquées sont souvent plus chers et moins bons que le petit resto de rue.
Il y a une plage à Phan Thiet, mais les touristes et les citadins d’Ho Chi Minh préfèrent pousser jusqu’à Mui Né situé à quelques kilomètres plus loin. Pour s’y rendre, on peut utiliser le bus N° 1, dont un des arrêts se situe au carrefour du supermarché Coopmart. Après avoir passé un péage, nous arrivons à Mui né où se succèdent dans un premier temps des hôtels hideux, neufs ou en construction typique des villes balnéaires. Un peu plus loin se trouvait la première partie de la ville, une longue ligne droite qui longe la mer avec de chaque côté des restaurants, des magasins de souvenirs, des hôtels. Ces derniers sont surtout situés du côté plage avec accès direct à la mer.
Sur le sable, c’est très venteux. Les conditions pour faire du sky surfing sont idéales d’où de nombreux adeptes. Par contre pour se relaxer, c’est déprimant surtout avec le sable balayé par le vent. Après le vietnamien et l’anglais, le russe est la troisième langue la plus parlée à Mui Né. Beaucoup d’ex-soviétiques viennent y passer leurs vacances et de nombreux restaurants affichent leur menu en alphabet cyrillique.
Le jour suivant, nous nous sommes rendu au Mont Ta cu où se trouve à son sommet une pagode et un bouddha endormi de 49 m de long, la plus large du Vietnam. Pour nous rendre sur les lieux, nous avons emprunté le bus N° 4, toujours situé au carrefour du Coopmart. Après environ 45 minutes et 28 km, nous étions sur place. Durant le trajet, nous avons pu constater que la région produisait beaucoup de fruits du dragon.
Pour entrer dans le parc, nous devons nous acquitter de 20 000 VND. Ensuite, deux options sont proposées : monter via les télécabines pour accéder au Bouddha en haut d’un mont ou emprunter l’ancien chemin 2km. Ce dernier, très boisé, était un nid à moustiques. Mais le plus embarrassant ce sont surtout les déchets un peu partout. Dommage que le pays ne s’implique pas un peu plus dans ce domaine. Espérons qu’avec la volonté de faire du pays une destination touristique, les choses évolueront. Au stade de développement où il est, c’est à dire en voie d’industrialisation (souvenez-vous les cours de géo), il serait judicieux de penser « durable » maintenant pour les projets à venir.
Sur ce même chemin se trouvaient à différents endroits des reliques placées un peu partout aux pieds des arbres, dans des petits abris... Nous avons rejoint la gare des télécabines au bout de 40 minutes de marche, puis nous avons continué par un court chemin nous menant à une arche indiquant l’entrée de la pagode accessible via de nombreux escaliers. Certaines parties n’étaient pas accessibles lors de notre visite. Nous avons tout de même pu profiter de la vue en haut du mont avec en premier plan les toits incurvés et en fond la vallée. Il ne manquait plus qu’un levé ou un coucher de soleil pour parfaire le moment. Après être passés devant plusieurs grandes statues, nous sommes arrivés au fameux bouddha endormi. Sa représentation n’a rien d’exceptionnel, puisque nous verrons par la suite d’autres bouddhas dans cette posture. En revanche, sa grandeur et son emplacement en haut d’un mont le sortent du lot. Après quelques minutes nous redescendons vers la gare des télécabines pour descendre revenir au pied du mont.
Au bout de 10 minutes, nous arrivons en bas et il nous faut 10 autres minutes pour rejoindre l’entrée du parc. Une employée nous a renseignés sur les horaires de bus. Le dernier pour cet arrêt était vers 17 h. Nous étions dans les temps, mais nous n’étions pas rassurés puisque le parc fermait et les quelques bus de touristes partaient les uns après les autres. Après avoir attendu quelques instants, la femme nous a interpellés pour que nous la joignions dans le bus des employés qui se rendait à Phan Thiet. Une nouvelle preuve que l’on est bien accueilli au Vietnam.
Notre seconde journée à Mui Né a été les « Dunes rouges », une vaste étendue de sable ocre formée par l’érosion de la roche de la même couleur. Ces dunes se situent du côté de la ville opposée à Phan Thiet. Nous nous y sommes rendus par taxi, mais sur place nous découvrirons que le bus numéro 1 passait par là. Nous sommes accueillis par des enfants qui nous proposent une activité luge. C’était un dimanche, donc pas d’école. L’éducation reste une priorité de l’état et même s’il y a eu un fort taux de déscolarisation des enfants lors de la politique du renouveau en 1986, le taux d’alphabétisation des 5-11 ans est de 90 %. Cependant, les minorités ethniques ont un taux inférieur à la moyenne. Aussi depuis cette réforme scolaire et l’apparition des écoles privées l’accès à des fonctions élevées dépend de plus en plus du revenu familial. Un problème que connaissent depuis bien longtemps les pays industrialisés et qui n’a jamais été résolu.
Nous allons par nous même vers les dunes. Le spectacle est surprenant, on se croirait dans un désert, la chaleur étant de la partie. Il ne s’agit que de sable donc après quelques dizaines de minutes, nous prenons le bus numéro 1 pour Phan Thiet.
La troisième fois que nous nous sommes rendus à Mui Né, c’était pour aller au « Sable blanc » se trouvant plus loin que les « Dunes rouges ». Cette fois nous prenons le bus pour nous y rendre. Nous avons expliqué à l’agente que nous voulions nous rendre au « Sable blanc ». Elle nous a informés que le bus s’arrêtait avant, mais ses explications n’étaient pas très claires et nous pensions pouvoir facilement joindre notre destination à pied. Sur le bord de la route, j’aperçois les premiers graffitis depuis mon arrivée. À notre retour à Ho Chi Minh, je m’apercevrais que dans les quartiers le moins touristiques il y en a plus.
Au terminus, nous descendons du bus dans un endroit étrange. Une sorte de lieu de villégiature étrangement vide où plusieurs bâtiments sont inachevés et les quelques restaurants sont en partie fermés et les dunes sont loin. Nous faisons connaissance avec Andrey, un ukrainien qui est descendu en même temps que nous. Il n’était pas plus avancé sur ce que l’on pouvait faire dans cet endroit surtout que les dunes étaient très lointaines. Son intention était de parcourir les environs, nous les avons donc parcourus ensemble. La plage était vierge de monde, par contre elle n’était pas très propre, autrement ça pourrait être un petit bout de paradis loin du monde. Au bout d’une heure et après avoir dégusté une Saigon, nous retournons à l’arrêt de bus.
Sur le chemin du retour nous nous sommes arrêtés au port de pêche de Mui Né situé dans la « vieille ville » qui contraste avec la partie touristique, moins clinquant, plus viet. La vu du port de la route est impressionnante avec des dizaines de bateaux à perte de vue. Dans la rue, quelques vendeurs essaient de nous vendre du poisson séché. L’endroit est plutôt sympa même si nous n’avons pas pris le temps de marche à travers les dédales de rues.
Au retour dans la zone touristique, nous avons été au « Fairy Stream », une sorte de petit canyon où l’on a remonté la rivière. L’ocre des parois et le vert de la végétation formaient un superbe contraste. Après 30 minutes de marche, nous sommes arrivés à une petite chute d’eau d’où nous devions faire demi-tour.
À Mui Né et Phant Thiet le séjour a été agréable. Phan Thiet est une ville administrative au bord de la mer sans plus. Quant à Mui Né l’endroit est bien situé et le Fairy Stream est à faire, dommage qu’il y ait autant de touristes...