Un film de John Carpenter (1984 - USA) avec Keith Gordon, John Stockwell, Alexandra Paul, Robert Prosky, William Ostrander, Harry Dean Stanton
Efficace !
L'histoire : Arnie a dix-sept ans, il est brillant, mais discret, timide, effacé. Heureusement qu'il a son son meilleur ami Dennis pour le défendre parfois contre ceux qui se plaisent à le harceler, comme ce Buddy et sa bande... Un jour Arnie a le coup de foudre pour une vieille voiture des années 50, toute rouillée, qui dort sur le terrain d'un vieil homme. Elle s'appelle Christine, lui dit ce dernier. Malgré les conseils de Dennis, Arnie achète l'épave et la répare. Mais au fur et à mesure que sa voiture devient comme neuve, il gagne lui aussi en assurance, mais aussi en dureté...
Mon avis : Un grand classique de l'épouvante, dont je ne me lasse pas... si ce n'est que, en comparaison des films modernes, ça paraît maintenant un peu trop soft ! Mais on ne va s'en plaindre, de nos jours les flots d'hémoglobine, ce n'est pas mieux non plus. Adapté d'un roman de Stephen King, ce film bien réalisé et correctement interprété reprend bien la tension croissante du livre et le flot de questions que l'on se pose : mais qui est Christine ? Un démon ? Une voiture hantée par un fantôme ? Pourquoi réagit-elle comme une femme jalouse ?
Le clin d'oeil est d'ailleurs fort amusant : les hommes ont toujours été fous de leurs voitures, et les épouses en sont parfois jalouses. Ils les bichonnent, ils en sont fiers, ils en parlent sans cesse. Et la publicité depuis des décennies utilisent le fantasme féminin pour vendre leurs derniers modèles : on évoque leurs "formes" galbées, fuselées, leur carrosserie douce et lisse qu'on caresse, on vante leur moteur qui ronronne de plaisir ou rugit comme une tigresse. Et on n'hésite pas à les présenter avec des pin-up à leurs côtés... Toute cette fantasmagorie est reprise par Cronenberg dans Crash.
Dès le début, alors qu'on la voit sur les chaînes de montage en usine, elle est déjà différente : rouge, alors que toutes les autres sont crème (bizarre, d'ailleurs...), et elle est filmée comme une star, avec gros plan sur le rétroviseur, comme s'il s'agissait de son oeil : Christine est déjà vivante, déjà maléfique !
Et l'image finale, elle, est topissime ! On la sent venir, on l'attend avec un bonheur sadique !
Pas besoin d'esbrouffe, ou d'effets spéciaux exceptionnels, tout est dans la mise en scène, rapide, efficace, tendue, avec un jeune acteur aussi allumé que sa voiture.
A voir et revoir, moi ce genre de films, c'est ma came !