Dans la nuit de mercredi à jeudi, le Sénat a voté la loi “anti-Amazon” en première lecture à l’unanimité. Retour sur une loi qui concerne une majorité de français.
Qui n’a jamais acheté en ligne sur le site Amazon ? Leader américain incontesté de la vente en ligne spécialisé dans la vente de livres avec 14 millions de visiteurs par mois. L’entreprise a été crée en 1994 par Jeff Bezos mais n’est apparue en France qu’au tournant du millénaire. Sa stratégie ? Proposer des prix très bas grâce à la mise en concurrence des différents produits qu’elle propose.
L’entreprise au slogan « Work Hard, Have Fun, Make history » (littéralement « Travailler dur, s’amuser, Ecrire l’histoire ») a néanmoins des soucis avec le Syndicat de la Libraire Française (SLF). En effet, le Sénat a voté une loi dans la nuit de mercredi à jeudi visant à interdire le cumul du rabais légal de 5% propre à l’achat en ligne et la livraison gratuite que propose Amazon. Cette loi, s’inscrivant dans le prolongement de la loi Lang de 1981, a pour objectif de supprimer la concurrence déloyale qu’établissait le leader de la librairie en ligne avec les librairies traditionnelles. De plus, la France possède un des plus grands nombres de librairie dans le monde avec près de 3 500; le marché du livre représente 5,6 milliards d’euros et 60 000 emplois directs, mais les ventes sont en chute de 3%.
Attention cependant, la loi n’est toujours pas effective. En effet, la loi devient valable uniquement si l’Assemblée Nationale la valide en seconde lecture. Seulement voilà, Amazon n’est pas la seule entreprise visée par cette loi ; les autres sites aux règles semblables sont aussi dans le collimateur. La ministre de la Culture et de la Communication, Aurélie Filippetti, s’est elle félicitée de cette loi.
Cependant, cette loi est controversée, car les consommateurs profitaient de la vente en ligne pour obtenir les meilleurs prix. C’est leur pouvoir d’achat qui risque d’être affaibli, d’autant plus que 2014 a déjà été marqué par une hausse des prix généralisée avec le changement de TVA. De plus, certains voient en cette loi un refus catégorique à la technologie puisque la vente en ligne représente 17% de parts de marché dont 80% sont détenues par Amazon.
Même si cette loi ne fais pas le bonheur de tous (surtout celui des consommateurs), les entreprises de vente en ligne ont légalement la possibilité de passer leur frais de port à 5 centimes ; ce qui laisserait la situation presque inchangée pour les consommateurs comme pour les libraires.