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- La mode éthique est-elle un art ?
Pendant que la France entière gémit frénétiquement à la seule évocation du mot « soldes », ou convulse d’indignation face à l’épidémie de quenelles ostentatoires, d’autres méditations plus poétiques stimulent mon intérêt …
Celles du lien intime qui fait dialoguer art et mode…responsable…
Si le débat sur la mode en tant qu’art n’est pas nouveau, celui ciblant plus précisément la mode éco-responsable n’a encore jamais fait couler d’encre…
L’art sauvera le monde, disait Dostoïevski, la mode éthique aussi ?
Elle apporte en tout cas un supplément de conscience…
La mode éco-responsable observe les principes du développement durable comme fondement même de son économie. Sa convergence avec l’art est lisible sous plusieurs perspectives.
En premier lieu, art et mode éthique proposent des réflexions sociétales, morales, politiques…
Ils suggèrent de porter un regard élargi sur ce qui nous entoure, au delà du contrôle d’une pensée établie, admise, imposée à l’inconscient collectif…
Autrement dit pour la mode Green, de s’extirper du prisme de la norme que l’on nous intime, celle d’une pensée et d’un mode de consommation uniques, un système et une économie qui profite au nord, au détriment du sud, et bientôt du nord…qui se laisse rattraper par ces déséquilibres écologiques et sociaux… victime de son propre système, de sa propre chaîne de valeur.
Ensuite, art et mode éthique observant toute chose à contre-courant, la nature même du message qu’ils incarnent les place dans l’anticonformisme…bien qu’ils dussent être une norme.
Si cette dernière aujourd’hui est à la surconsommation aveugle, au vêtement jetable, le désordre aujourd’hui n’est-il pas d’être éco-responsable ?
Ce qui met le chaos, n’est-ce pas de s’indigner des conditions de travail des petites mains qui nous habillent, s’insurger contre l’hypocrisie des industriels de la mode ?
Le Nord est en pleine crise de boulimie de sweatshops, et le Sud régurgite !
La mode éthique, ou la consommation responsable du vêtement, reste malgré çà une niche à contre-courant…tout comme l’art, un truc d’initié…à tort !
En revanche, contrairement à la mode, si l’œuvre artistique se répète elle meurt, car perd de son essence, de son caractère unique…C’est le cas également dans l’approche d’une mode éco-responsable : elle n’intègre pas ou peu de saisonnalité, mais la création de basiques intemporels, la valorisation de pièces qui traversent les âges (le vintage, les articles de bonne facture…)…
Alors la mode, éthique cette fois-ci, est-elle un art, donc ?
Ce n’est pas ma modeste voix de blogueuse qui pourra trancher une question déjà largement débattue par les grandes figures de la mode (Chanel, Lagerfeld et même des intellectuels…), qui se sont déjà prononcés sur la question. Cependant, ils se retrouvent sur une voie essentielle :
Tous deux expriment un message mais laissent le choix à l’observateur de la traduction et de l’imprégnation d’une idée…
Ce promeneur de la pensée est libre d’adhérer, libre d’interpréter… Mais un message, une fois, diffusé ne laisse jamais un esprit indifférent…
Pour parler d’art, le lieu ne saurait être mieux choisi…
L’espace Djam, ancien showroom de Djamilla Ney d’Elchingen, Princesse de la Moscowa et petite fille du Maréchal Ney, est aujourd’hui une galerie d’art et un écrin prestigieux pour différents évènements artistiques. Le lieu recevait, il y a un peu plus d’un mois, les œuvres de Pete Doherty lors de son exposition Flags from the Old Regime. Toiles et dessins sont à l’image de l’artiste, bruts et écorchés…
La tenue de circonstance…
Elle se décline en casual /basket pour l’expo, et plus chic en talons pour le vernissage…
Veste et jupe Maison Olga Made in Italy – Top Valentine Gauthier soie naturelle – Collier Anne Thomas Fabriqué en France – Basket Veja Moabi – escarpins Balmain Second-hand – Sac Bleu de chauffe, cuir tannage végétal, Fabriqué en France – Pochette mauve vintage dénichée chez Episode.
©Photos Kiwigrapie
Merci à l’Espace Djam pour son chaleureux accueil.
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