Bref, je viens d’en sortir ce soir… émue aux larmes ! Quelle performance !
L’histoire de cette Amour, de ce Lien immense entre Bergé et Saint Laurent qui aura permis d’élever la couture au rang d’Art, m’a littéralement transportée. Comme mentionné dans le précédent billet sur Marrakech, je m’étais immergée avec bonheur dans leur univers au travers des "Lettres à Yves" (éditions Gallimard). Pierre Bergé les a écrites et adressées à Yves Saint Laurent après sa mort : magnifique testament intime, expression de son amour et de sa douleur… Et voici que ces lignes découvertes il y a peu… se trouvent devant moi – magnifiquement – matérialisées en images.
Des premiers pas de Saint Laurent chez Christian Dior à la réussite de la maison de haute couture qu’ils créèrent ensemble avec Pierre Bergé, en passant par sa rencontre amoureuse avec ce dernier, toute une vie faite d’amour, de gloire mais aussi d’obstacles, défile avec force devant vos yeux.
Quel œil ce Jalil Lespert… mais par dessus tout… Quelle performance de la part de Pierre Niney et Guillaume Galienne (tous deux comédiens émérites de la Comédie-Française) !
C’est la vision de choc de deux titans qui s’allient, s’affrontent, mais ne se détruisent jamais… se soutiennent et s’illuminent mutuellement même. Quelle finesse dans la palette du jeu d’acteurs : douleur personnelle dans la retenue et force du pygmalion pour Bergé, angoisse qui ronge comme le vitriol et vulnérabilité pour l’artiste Saint Laurent. Sans oublier la prestation des excellents seconds rôles incarnant les muses successives du créateur : Charlotte Le Bon (le mannequin Victoire), Marie de Villepin (Betty Catroux) et Laura Smet (Loulou de la Falaise)
L’avènement de la Création comme toujours dans la Douleur alliée à la dimension ineffable et unique d’un Amour : voilà la recette magique pour ce long-métrage !
A voir absolument après cet avant-goût !
Et… hâte de comparer au "Yves Saint Laurent" de Bertrand Bonello dont la sortie est prévue a priori début octobre 2014, incarné par Gaspard Ulliel, mais n’aurait pas pas obtenu le support de Pierre Bergé…