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L’agriculture colonisatrice

Publié le 12 janvier 2014 par Wtfru @romain_wtfru

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Il y a quelques semaines, juste avant Noël, lorsque vous pensiez encore à la couleur de votre papier cadeau et à la dinde que vous alliez vous farcir le 24 au soir, nous évoquions en guise de joyeuses fêtes l’apartheid. Mais attention, par n’importe lequel : le nouveau, vous savez, celui qui fait frémir tout le Moyen-Orient - Le nouvel apartheid. Pour conclure l’année 2013 en toute beauté, le comité ministériel israélien a adopté un projet de loi prévoyant l’annexion de la vallée du Jourdain. N’y pensez même pas et tellement vous êtes prévoyants, nous vous mettons en garde : allez vous faire foutre, vous et votre quenelle.

Bon, voilà qui est dit, revenons à l’histoire.

En 1967, le vice-premier ministre d’antan, Yigal Allon, baptisa de son patronyme un vaste plan de colonisation de cette vallée jusqu’alors cisjordanienne. Juste après la guerre des Six-Jours, il estimait que cette zone était « la seule frontière défendable » de l’état juif. Ce qu’il faut savoir c’est que cette vallée est une bande de 9 à 15 bornes, coincée entre le lac de Tibériade et la mer Morte, est relativement fertile. Les autochtones sont comme vous le savez, ces être étranges qui sont originaires du pays qu’ils habitent décrivent « un paysage de rocaille jusqu’à ce couloir vert constitué de palmeraies et de serres maraîchères qui s’allonge dans le fond de la vallée, dominée par les montagnes de Jordanie ». Le 29 décembre dernier, le vote de cette annexion est purement symbolique mais lance un véritable message de confrontation à tous ceux qui seraient opposés à ce projet. Soutenus par la plupart des experts occidentaux  « les palestiniens assurent que sans elle, leur futur Etat ne sera pas viable économiquement ». Gardons tout de même à l’esprit que la souveraineté de cette vallée est au cœur du processus de paix entre les deux états (israélien et palestinien) et qu’Israël se  défend en expliquant que la sécurité de leur pays en va de l’annexion de cette région. Le gouvernement cite d’ailleurs en exemple le Golan à la frontière syrienne qui selon lui permet le maintient d’une paie durable au nord de la région.

Néanmoins, Meir Dagan, ancien patron du Mossad, suite à sont entretien avec les journalistes du Monde martèle que « la vallée du Jourdain n’est en rien nécessaire à la sécurité d’Israël, et que ceux qui prétendent que l’Etat juif doit se prémunir contre un front Est se livrent à une manipulation ». Les 90% de la population sont représentés par les palestiniens qui n’ont à ce jour peu ou pas accès aux terres contrôlées par les colons. Aujourd’hui, la colonisation la plus importante est faite via l’agriculture plutôt que par la construction. La carte ci-dessous vous montre d’ailleurs que la réussite de ce projet enclaverait les territoires palestiniens faisant de la Cisjordanie un Etat isolé au sein d’Israël ; morcelée, la reconstruction d’une entité serait alors compromise. Favorable à l’acquisition de ces territoire, les colons « prêts à tout pour empêcher la remise de ses terres aux palestiniens » respecteront les décisions prises par leur gouvernement si le projet était abandonné.

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