Voilà, chaque fois j'y retourne et je me dis : c'est une belle ville. UNE ville. Et puis, aujourd'hui, ce matin, en m'y baladant tranquillement, souvenirs souvenirs, en entendant Bernard Lavilliers chanter sa salsa dans les hauts-parleurs, en allant flâner au jardin des Prébendes, j'ai réalisé que depuis que j'habite à la campagne, j'ai plusieurs villes autour de chez moi, à 30 minutes, à 1 heure, à 1h45, des villes où j'ai erré, marché, vécu. Seulement, LA ville, MA ville, même si elle est encore trop loin à mon goût, c'est Tours, cette belle dame un peu clocharde, un peu snob, qui se la joue à la parisienne avec ses bords de Loire et ses beaux cafés, dont les pierres blanches resplendissent sous le soleil. C'est en fait l'une des seules cités où, en me promenant, je ne cherche pas les détails, ils viennent à moi et me sautent aux yeux.
Elle est à la fois grande et à taille humaine, à la fois musée et accueillante, à la fois guindée et paysanne. Elle cristallise des tonnes de souvenirs, des bons et des moins bons et des très bons qui sont récents ; elle sait me réconforter, me nourrir et me laisser partir pour mieux revenir, sans jamais m'en vouloir ni s'émouvoir. Juste comme une maman et un papa, les deux réunis, une soeur, une tasse de thé, un canapé. La mélodie désuète et colorée d'une valse tourangelle que j'aimerais ne jamais arrêter de danser.