L'histoire: John Watson souffre d'un syndrôme post traumatique après avoir été blessé au combat. Dépressif et au chômage, il ne peut se permettre de payer un loyer seul. Une ancienne connaissance lui présente Sherlock Holmes, un sociopathe notoire qui cherche à partager un appartement. Commence alors une étrange colocation, ponctuée par les diverses bizarreries de Sherlock.
Comme tout le monde, j'ai déjà lu plusieurs aventures de Sherlock Holmes écrites par Sir Arthur Conan Doyle au cours de ma jeunesse mais je dois avouer que le personnage ne m'avait pas particulièrement marquée. Une fois n'est pas coutume, c'est le cinéma qui me l'a fait redécouvrir, notamment sous les traits de Robert Downey Jr qui incarne magnifiquement, et avec une pointe d'humour qui ne me semble pas exister dans les romans, cet enquêteur hors normes. J'ai vu d'un autre oeil ce personnage psychotique et sociopathe pour le moins fascinant, et devant l'insistance dont on a fait preuve, je me suis laissée tenter par la série Sherlock.
Sherlock est certes une transposition moderne mais le personnage d'Holmes est intemporel, donc cela n'a rien de choquant. Chaque épisode ne dure pas moins de 90 minutes et peut être donc être considéré comme un film. Et un bon film. Tout est parfaitement étudié pour être efficace, accrocheur et addictif. Et en plus, c'est britannique. J'adore les deux films de Guy Ritchie mais ils sont malgré tout très américanisés alors que Sherlock nous offre un vrai retour aux sources.
La première chose que j'ai notée est l'excellent choix de casting que le cinéma n'a pas manqué de repérer. Benedict Cumberbatch est peut-être aux antipodes physiques de ce que l'on imagine de Sherlock Holmes mais son jeu d'acteur est irréprochable et génial. Il est loin d'être un canon de beauté mais il possède une prestance naturelle et une dignité tout à fait britannique qui siéent parfaitement au personnage qu'il incarne, agrémentées d'une bonne dose d'obsessions, de délires et de folie. A ses côtés, son fidèle acolyte John Watson, bien loin de l'image de gros bonhomme casanier que je me faisais de lui (et dont Jude Law avait déjà cassé l'image), est interprété par Martin Freeman. Malgré sa conscience de l'infériorité de ses qualités de déduction, il n'hésite pas à être sarcastique avec Holmes, voire à se moquer ouvertement (et publiquement) de ses lacunes dans certains domaines. La relation de ces deux personnages est volontairement laissée dans l'ambiguité la plus totale, ce qui ne fait qu'attiser la curiosité du spectateur. Bien plus que la résolution des énigmes, c'est de voir comment Sherlock évolue qui me fascine. C'est un inadapté qui s'ennuie profondément la plupart du temps, et étant donné son caractère, je me demande pourquoi il tolère Watson dans sa vie. N'oubliez pas que Sherlock est un sociopathe. Pour l'instant, l'aspect autodestructeur de sa personnalité n'a pas (encore?) vraiment été dévoilé, notamment à travers ses diverses addictions. Mais si c'est pour faire sombrer la série dans une noirceur ennuyeuse, ce n'est pas la peine d'exploiter ces vices.
Bien sûr, il ne faut pas oublier la présence de Mycroft, le grand frère pince sans rire de Holmes, mais aussi de l'odieux et hilarant Moriarty ou encore, dans la saison 2, de la belle Irène Adler, qui ajoutent une touche de mystère et d'humour. La série est très bien écrite et menée tambour battant dans un climat à la fois actuel et fidèle aux romans. Dommage qu'il y ait si peu d'épisodes!
D'ailleurs, je n'ai pas terminé la saison 2 donc je vous abandonne pour courir voir la fin!