A. Introduction : bref retour sur le cours précédent
Contrairement à ce que sa publication tardive en France (1972, 1973, 1982), en volumes séparés, par trois éditeurs, et dans le désordre pourrait faire croire, il s’agit d’un seul livre publié aux États-Unis en 1951 et comportant trois parties :
- L’antisémitisme
- L’impérialisme
- Le totalitarisme (et non le système totalitaire)
L’impérialisme, publié en dernier et peu lu en France, constitue la partie centrale sans laquelle la perspective historique dressée par Arendt disparait.
Dans la première partie, L’antisémitisme, Arendt recherche les origines[1] de l’antisémitisme moderne. Elle en refuse les interprétations hâtives (accident, haine religieuse, nationalisme) et replace son histoire dans le cadre plus général du développement et du déclin de l'État-nation. Elle trouve la source de l’hostilité des groupes sociaux envers les Juifs dans leurs relations avec l’État et celle du succès de l’antisémitisme auprès des déclassés[2] de toutes les couches sociales, toujours plus nombreux, dans l'histoire des relations entre les Juifs et la société. L’Affaire Dreyfus, qu’elle raconte et analyse longuement, constitue pour elle une répétition générale de ce qui se passera trente ans plus tard en Allemagne.
Dans la deuxième partie, L’impérialisme, Arendt remonte aux origines du racisme et décrit son développement en lien avec celui des deux types d’impérialisme, l’impérialisme colonial et l’impérialisme continental. Le premier à travers la découverte et la mise en œuvre des « deux moyens visant à imposer organisation et autorité politique aux populations étrangères », race et bureaucratie, fournira au second les éléments qui cristalliseront avec l’antisémitisme dans le totalitarisme, objet de la troisième et dernière partie.
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