Après le très beau « Des vents contraires », le réalisateur Jalil Lespert nous livre « Yves Saint-Laurent », biopic sur le célèbre couturier français. C’est Pierre Niney qui prêtera ses traits au personnage à l’écran, tandis que Guillaume Gallienne interprétera son compagnon. Charlotte Le Bon et Laura Smet joueront les mannequins du couturier. « Yves Saint-Laurent » sortait dans nos salles le 8 janvier 2014.
Synopsis : Paris, 1957. A tout juste 21 ans, Yves Saint Laurent est appelé à prendre en main les destinées de la prestigieuse maison de haute couture fondée par Christian Dior, récemment décédé. Lors de son premier défilé triomphal, il fait la connaissance de Pierre Bergé, rencontre qui va bouleverser sa vie.
Avec « Yves Saint-Laurent », Jalil Lespert nous narre l’histoire bien étrange de ce célèbre grand homme de la haute-couture. L’écriture du scénario est à l’image de l’histoire : bien étrange. Le film est clairement coupé en deux parties, avec une première très classique et une deuxième plus dans la noirceur du personnage. Si la partie très classique conquit par son envoûtant personnage principal et ses enjeux qui prennent place tour à tour, la partie plus noire déçoit par sa retenue par rapport aux problèmes d’Yves Saint-Laurent et ses enjeux qui partent en fumée. On pourrait presque croire que ces deux parties auraient été deux films distincts très intéressants à élaborer. Malgré ses une heure et quarante-six minutes, le film ne parvient pas à maintenir l’attention du spectateur jusqu’au bout, qui va trouver les vingt dernières minutes un peu longues. « Yves Saint-Laurent » est un film qui passionne dès les premières minutes mais qui s’effile à mesure qu’il avance …
S’il fallait décider de la qualité la plus forte de « Yves Saint-Laurent », ses acteurs seraient, assurément, la réponse la plus juste. Pierre Niney est tout simplement incroyable dans le rôle du couturier. Pour ce rôle, le jeune acteur s’est transformé en travaillant son phrasé et sa démarche. Il est méconnaissable. À ses côtés, Charlotte Le Bon interprète l’une des ses mannequins. Elle n’est pas dénuée de charme, au contraire, et trouve un équilibre très juste dans son jeu d’actrice. Le temps de présenter la météo est très loin derrière elle … Cependant, celui qui est extraordinaire de bout en bout, c’est Guillaume Gallienne. Le sociétaire de la Comédie-Française se révèle à la fois juste, surprenant, subtil et terriblement convainquant dans le rôle du compagnon de Yves Saint-Laurent. À côté d’eux, les autres acteurs et leurs personnages secondaires n’arrivent pas à exister. De « Yves Saint-Laurent », on ne retiendra que ces trois noms : Gallienne, Niney et Le Bon.
Un autre nom est à ajouter à ce trio, même si celui-ci est derrière la caméra, il s’agit de Jalil Lespert, réalisateur du film. Dès les premières minutes, sa réalisation, presque picturale, avec ce sens du cadre et des silhouettes se révèle excellente. Un classicisme évident émane de celle-ci et apporte un charme à l’image très plaisant. Dans sa deuxième partie, la réalisation suit l’axe du scénario et se noircit. À l’image du scénario, elle est en retenue par rapport aux événements. Cela n’empêche pas de voir de bonnes idées apparaître comme les jeux d’ombres et les scènes de discothèques. Jalil Lespert utilise habillement la musique dans « Yves Saint-Laurent », le meilleur exemple est sûrement sa séquence de fin où l’on voit le couturier pour la dernière fois. Sur des airs d’opéra, la silhouette d’Yves Saint-Laurent s’approche au plus près de l’écran avant de nous le masquer. Jalil Lespert a commencé son film avec l’homme, il le termine avec l’icône.
« Yves Saint-Laurent » est un film au scénario trop divisé et trop en retenue, n’arrivant pas à créer un ensemble homogène. Malgré cette fausse note, la réalisation et les acteurs sont les qualités certaines du film. Pierre Niney et Guillaume Gallienne sont les acteurs à suivre de très près … !
Yves Saint-Laurent. De Jalil Lespert. Avec Pierre Niney, Guillaume Gallienne, Charlotte Le Bon, Laura Smet, Marie de Villepin, Ruben Alves, …
Sortie le 8 janvier 2014.