Le Prado…
Dites ce mot devant un amateur de musées, et ses yeux s’illuminent, sa bouche s’entrouvre, un filet doux et soyeux de mots s’échappe : il vous félicite ; placer un tel gâteau si plein de crème (d’œuvres d’art) dans une conversation à une heure où le soleil a déjà ramolli la plupart des cerveaux, c’est bel et bien un exploit.
Demandez-moi, maintenant, ce que ce mot m’évoque. Soyez choqués. On me dit Prado, je pense indigestion. Je pense : trop (et je pense trop aussi).
Ce billet sera court, pour être en parfait accord avec le contenu : je préfère les petits musées aux grands, les dizaines d’œuvres aux centaines d’œuvres, pour n’être pas engloutie par le flot des touristes, et toutes ces œuvres d’art, à la chaine, qu’on ne peut observer bien longtemps si l’on a conscience qu’il en reste quatre cent vingt trois à voir.
Mon musée parfait : vingt toiles. Pas plus. Avoir le temps d’observer chacune, longuement, de rêver, de voir tous les détails. N'être pas enivrée par le nombre.
Je laisse Jérôme Bosch illustrer ce billet, et montrer qu’au XVème siècle, le cinéma était déjà en passe d’exister, tant ses tableaux sont remplis de dizaines de scènes.
Le jardin des délices
J’ai une grande pensée pour El Gréco et ses peintures, aussi : la salle du Prado où j’ai bien dû rester trois quarts d’heure, c’est à dire presque la moitié du temps total passé dans ce labyrinthe historique sans doute trop merveilleux pour moi.
L'adoration des bergers
Des couleurs éclairs.