Tome 2 de ta série en cours « Au-delà de l’illusion », l’histoire reprend quelques mois après la fin du premier tome. Peux-tu nous donner quelques informations, sans déflorer l’intrigue ?
La première partie consistait essentiellement en une mise en situation des personnages, et de leurs facultés.
Dans la seconde, je commence à surprendre en prenant le lecteur à contre-pied par rapport aux opinions qu’il a pu se faire sur mes personnages et leur devenir. Des facettes inattendues vont se dévoiler. J’essaye également d’étoffer mes personnages, de les rendre plus attachants, plus humains. J’ai d’ailleurs eu quelques discussions lors de la rédaction avec mon épouse quant à la crédibilité de certains revirements.
Le rythme s’accélère, la traque s’enclenche, et on se demande rapidement qui va poursuivre qui et surtout qui arrivera à ses fins.
Les tomes suivants continueront dans la même progression, du moins c’est ce que je m’efforce de faire actuellement. Mais il y aura des « paliers » qui seront plus marqués après le T2 et après le T4.
Ton roman, comme le précédent, fourmille de thèmes aussi divers que la spiritualité, la traque d’un tueur, les univers parallèles, la technologie… Est-ce difficile de trouver le juste équilibre entre tous ces éléments ?
Bizarrement non. J’ai toujours aimé faire plusieurs choses en même temps, au boulot, dans mes loisirs. J’ai en permanence une cinquantaine de livres entamés à côté de mon lit, et je passe de l’un à l’autre. Parfois l’un prend le dessus et je le finis d’une traite.
Ma façon d’écrire est la même : plusieurs fils en parallèle, et je ré-agence souvent les chapitres pour équilibrer l’histoire. Il y a 50 ans avec la machine à écrire c’aurait été un cauchemar, maintenant, je déplace mes briques comme on déplace des legos.
Malgré tous les thèmes abordés, tu sembles être attentif à ce que l’intrigue reste très accessible…
J’écris de façon visuelle, mais attention pas comme on écrit un scénario. J’ai une mémoire visuelle, et donc je raconte ce que je vois, et ce que je ressens. Je me mets dans la peau de mes personnages, et je vis leurs sensations. Donc pas de prise de tête, ou de longues descriptions, ni de réflexions interminables, mais des images et des sensations.
Transposé au cinéma, une excellente illustration est le film American beauty : dans ce film, on est dans le ressenti à 100%, chaque scène a de l’importance et véhicule des sentiments, même (surtout !) le sachet en plastique qui virevolte dans le vent. Les amateurs sauront de quelle scène il s’agit… Quand j’écris c’est pareil, j’écris comme je vois et comme je ressens.
Tu utilises pas mal de tes centres d’intérêts personnels et de tes préoccupations dans ton récit, c’est exact ?
Oui, mes centres d’intérêt divers et variés, et mes nombreuses lectures alimentent le roman : le sport, la méditation, le piano, l’astronomie, la psychologie, etc… J’aime beaucoup partager ce que j’aime.
Je crois que la plupart de mes collègues connaissent mes hobbys et mes passions, alors que d’autres tirent une frontière très nette entre leur vie privée et professionnelle. Pour moi les belles choses doivent être partagées.
Et puis, je suis en train de mettre en place un univers imaginaire (ou pas ?), qui me permettra comme tu le dis toi-même d’écrire de nombreux tomes.
J’ai toujours apprécié les romans en plusieurs volumes, comme Dune de Frank Herbert ou les Chronique de Majipoor de Robert Silverberg, ou encore le Seigneur des Anneaux. Ce sont des romans-univers qui ouvrent des possibilités infinies.
Ce genre d’intrigue demande t-elle beaucoup de travail de recherche ?
Oui, et j’y consacre de plus en plus de temps. Pour le tome III par exemple, j’ai passé de nombreuses heures à mettre au point un trajet sur les cartes de Cassini du 18è siècle, dans un soucis de cohérence.
Essayez de faire longer la côte Atlantique à vos personnages en 1740, et soudain avec les cartes de l’époque vous vous rendez compte que sur le trajet prévu vous êtes confrontés aux marais poitevins, qui représentent une zone quasi infranchissable ! Cela demande beaucoup de précision.
Et dans une autre direction, vers le futur, j’essaye d’imaginer ce que peux donner l’application des techniques actuellement dans les labos, ou que sur le papier, sans verser dans un futurisme naïf qu’on retrouve chez certains auteurs de SF d’après-guerre qui ont « mal vieillit ». Je pense à certains romans de Barjavel, qui ont à présent une teinte presque puérile par opposition au génie visionnaire de Arthur. C. Clarke ou d’Isaac Asimov.