Pouvez-vous nous présenter cette suite de « Derrière la haine » avec vos propres mots ?
Huit années ont passé depuis la dernière page de "Derrière la haine".
Milo a quinze ans, l’âge difficile de l’adolescence. Tiphaine et Sylvain survivent tant bien que mal avec les remords acides d’un passé venimeux. Ils se sont tous les trois installés dans la maison de feu David et Laetitia, dont Milo a hérité.
La vie a repris ses droits, jusqu’au jour où, dans la maison mitoyenne (l’ancienne maison de Tiphaine et Sylvain, donc) s’installe Nora, une quadragénaire fraîchement divorcée, avec ses enfants, Inès et Nassim, dont elle a la garde une semaine sur deux.
L’arrivée de cette nouvelle voisine va réveiller de vieux démons et faire sortir du placard des cadavres que personne ne souhaitait voir resurgir.
Aviez-vous déjà l’idée de cette suite au moment de l’écriture de « Derrière la haine » ?
Non pas vraiment. Mais l’idée de reprendre des personnages et d’approfondir leur histoire me titille depuis pas mal de temps. Dans ce cas-ci, c’est à la suite d’une prise de tête avec mon fils, pré-ado, que je me suis dit : « Il faut absolument que je mette un ado dans mon prochain bouquin : c’est une source de tension extrême ! »
J’ai alors repensé à Milo, que j’avais laissé en mauvaise posture à l’âge de sept ans. A partir de là, une suite s’est imposée, presque naturellement, même si, au final, elle n’aborde pas spécialement les problèmes liés aux adolescents.
Je tiens à préciser que « Après la fin » peut se lire indépendamment de « Derrière la haine », même si, c’est vrai, ceux qui ont lu « Derrière la haine » comprendront mieux certains détails.
Avec « Après la fin », on est loin de thrillers aux rebondissements rocambolesques…
En effet. Je fais dans le « crime domestique ». L’ordinaire aux prises avec « l’extra-ordinaire ».
Quand le quotidien bascule dans l’horreur. Il est donc impératif de rester crédible, c’est la condition sine qua non pour que la catharsis fonctionne, que le lecteur ressente de l’empathie pour les personnages et qu’il tremble pour eux.
Ceci dit, on dit souvent que la réalité dépasse la fiction et franchement, je crois que je n’imaginerai jamais pire que certains faits divers qu’on lit dans les journaux.
Le boulot réalisé sur la psychologie des personnages est absolument bluffant. On plonge littéralement dans les rouages de leurs esprits. Comment procédez-vous pour travailler aussi finement cet aspect ?
Je me documente beaucoup. Je lis pas mal de témoignages sur le Net, je consulte des sites de psychologie, j’analyse, je recoupe, je jette, je trie. Et puis je puise dans mes propres émotions que j’adapte en fonction de l’histoire de mes personnages.
En ce sens, les cours de théâtre que j’ai suivis quand j’étais jeune me servent énormément.
Les thèmes abordés sont tellement universels que cette histoire peut toucher un large public, au-delà des seuls amateurs de thriller. C’est également votre sentiment ?
Je l’espère en tout cas. Si mes histoires peuvent toucher un grand nombre de lecteurs, j’en serais ravie.
Mon autre interview de Barbara Abel en mars 2013
Un grand merci à Barbara Abel !