Salon du livre de Colmar 2013 – compte-rendu et dédicaces

Publié le 24 novembre 2013 par Gruz

Gros salon généraliste, avec une prédominance d’auteurs régionaux, mais également de nombreuses et belles têtes d’affiche. De quoi faire son bonheur selon ses goûts et de surtout passer de vrais moments privilégiés avec les auteurs. Des auteurs visiblement heureux d’être là, tous souriants et d’une grande disponibilité. Encore une fois, des instants humainement d’une rare richesse, souvent assez loin de l’aspect purement mercantile.

Le thème de l’édition 2013 : « de l’autre côté », une manière d’inviter des auteurs de tous horizons, même dans la littérature de genre comme la SF.

Caryl Férey. Ce n’est pas parce qu’on parle beaucoup de lui avec l’adaptation cinématographique de Zulu qu’il va pour autant s’éloigner de ses lecteurs. Il continue à parcourir le pays entre séances de dédicaces et conférences, avec son attitude cool et décontractée. Un auteur unique, et un personnage étonnant que j’ai toujours plaisir à croiser, même pour simplement le saluer et discuter quelques minutes avec lui (j’ai déjà l’ensemble de ses romans dédicacés).

Fabrice Colin. Il aime l’Alsace, y passe régulièrement et, lui aussi, reste au plus près de ses lecteurs. J’ai déjà eu l’occasion de le croiser à plusieurs reprises, de discuter avec lui et deconstater à quel point il est enrichissant de le côtoyer. A l’image de son blog, où il parle littérature (mais pas que), et où il fait part de son ressenti sur de nombreux sujets. Même si on n’est pas obligatoirement du même avis, c’est toujours véritablement passionnant à lire (si ça vous intéresse, c’est par ici). Pour preuve, ma compagne a lu tout récemment un magnifique roman en suivant son avis (Confiteor) et nous avons mangé dans un restaurant thaï, qu’il conseillait, lors de notre récent périple dans la capitale ;-). Après son dernier thriller en date Ta mort sera la mienne, son prochain roman chez Sonatine devrait sortir aux alentours de septembre 2014.

Sire Cédric. Avec lui, il faut faire preuve de stratégie pour l’approcher. Laisser passer la horde de ses plus grands fans qui attendent son arrivée de pied ferme et y retourner plus tard afin de pouvoir prendre son temps avec lui ;-). Parce qu’avec Cédric, le temps perd de son emprise. Il est d’une telle gentillesse, parle avec tant de passion, que le moment passe à une vitesse folle (comme le rythme de ses romans). Nous avons pu parler de son petit dernier La mort en tête, de sa mise en place chez les libraires qui est parfois compliquée et des retours suscités par son interview réalisé pour le blog il y a quelques temps (il a explosé tous les scores de visite). Une rencontre humainement enrichissante, comme d’habitude.

Cette dédicace me tient d’autant plus à cœur qu’elle est double (comme l’écrit l’auteur), puisque le livre m’a été offert par un amie chère qui elle-même me l’a dédicacé.

Olivier Kourilsky, toujours aussi avenant et agréable. Dr K est d’un abord vraiment accessible. Un homme intelligent et d’une grande gentillesse, ça tombe bien, Madame adore les histoires de docteurs ;-)

Ayerdhal. Je lui ai acheté son dernier roman Rainbow Warriors, intrigué par le pitch. En tant qu’amateur de SF, c’est un peu honteux de ma part de ne pas encore connaitre ses écrits. Ce qui est certain, c’est que l’homme est absolument captivant ! Un vrai échange : sur notre étonnement mutuel et notre joie de le voir invité à un salon aussi généraliste (le thème de cette année y est sans doute pour quelque chose), sur son éditeur que j’aime beaucoup (Le diable vauvert) et sur certaines de nos lectures de SF communes…

Discussion qui a débouché sur un échange à trois avec la personne à ses côtés et que je ne connaissais pas : Sara Doke qui s’avère être la traductrice d’un roman qui est un vrai chef d‘œuvre pour moi : La fille automate de Paolo Bacigalupi. Ce livre est magnifique et sa traduction n’y est pas pour rien. J’ai une immense admiration pour les bons traducteurs et cette rencontre surprise a été un vrai bonheur. Et puis discuter avec Ayerdhal et Sara, deux personnes qui pensent comme moi que le roman de Bacigalupi et The city and the city de China Miéville (sortis la même année) sont deux merveilles, ne peut que me pousser à me pencher sérieusement sur leur travail. L’exemple type de la rencontre qui prend une dimension inattendue.

Johan Heliot, présent du côté des lectures pour la jeunesse, mais dont j’ai aimé son roman La guerre des mondes n’aura pas lieu, superbe hommage à H.G. Wells. J’ai donc fait un détour vers les stands pour les plus jeunes ;-). J’ai été heureux d’apprendre que son prochain roman de SF adulte sortira vers janvier 2014.

Frédéric Schweyer et David Boidin, deux des personnages responsables de L’exquise nouvelle saison 3, les aventures du concierge masqué. Nous avons pu parler de cette formidable aventure qu’est ce recueil collectif qui regroupe une foultitude de talents pour un pur moment de fun et une bonne action. Deux personnes animées par leur passion totalement communicative. Intéressante discussion également avec David Boidin autour de ses activités en lien avec le livre et son travail réalisé pour concevoir les sites internet, dont celui du Concierge Masqué ou du tout nouveau site de Passion Polar.

Antoine Tracqui, dont le roman Point Zero a marqué les esprits de ceux qui l’ont lu, au point d’être dans la short-list des romans nominés pour le prix remis par les membres de la LDI (Ligue De l’Imaginaire). Comme l’auteur, médecin-légiste de profession à Strasbourg, est tout aussi passionnant qu’étonnant et plaisant, je ne devrais pas trop tarder à me lancer dans cette aventure littéraire (de tout de même 900 pages).

Pour nous, le fil conducteur de la journée aura été Gilles Legardinier (et sa charmante et passionnante éditrice Céline Thoulouze) avec qui ma moitié et moi avons pu longuement discuter dans la matinée et à de multiples reprises par la suite.

Je l’ai déjà dit, écrit, mais je vais enfoncer le clou : cet auteur a un énorme talent, mais est également un homme aux qualités humaines exceptionnelles. Il suffit de se placer un peu à l’écart d’une de ses séances de dédicace et d’observer. Que ce soit pour son nouveau roman Et soudain tout change ou les précédents, rien qu’à son contact, les gens s’illuminent. L’auteur sait faire passer des émotions comme personne, toujours un mot gentil, un sourire, une belle parole. Il sait trouver quoi dire ou répondre à chacun de ses lecteurs, avec sincérité. Tous, individuellement, ont le droit à leur petit mot personnalisé, c’est assez impressionnant (limite hypnotique ;-)).

Nous avons pu suivre sa petite conférence sur le thème du bonheur, en compagnie de l’auteure Agnès Ledig. Un autre moment privilégié, des questions intéressantes, un entretien bien mené et un échange entre les deux auteurs vraiment excitant à suivre. Nous avons pu en apprendre d’avantage sur son autre métier au service du cinéma, que l’adaptation cinématographique de Demain j’arrête ! est en très bonne voie, et que celle de Complètement cramé ! est en phase de signature. Gilles Legardinier a cependant insisté sur le fait qu’il ne laisserait pas faire n’importe quoi et qu’il sera très vigilant sur le fait que ces adaptations se fassent dans des conditions optimales.

Un salon parfaitement organisé, tout en émotions, grâce d’auteurs qui ne se prennent pas la tête et consacrent du temps et de l’attention à leurs lecteurs.