Magazine Culture

Ingrid Desjours – Sa vie dans les yeux d’une poupée

Publié le 04 décembre 2013 par Gruz

Desjours - C (Copier)Deux écorchés vifs. Deux rêves de seconde chance. Un regard pour renaître…

Provocateur, cynique et misogyne, Marc est affecté à la brigade des mœurs après un grave accident.

Quand, dans le cadre d’une enquête, il croise la douce Barbara, le policier est troublé par son regard presque candide, touché par cette fragilité que partagent ceux qui reviennent de loin. Ému. Au point de croire de nouveau en l’avenir.

Mais il est aussi persuadé qu’elle est la pièce manquante, le pion à manipuler pour démasquer le psychopathe qu’il traque. Et s’il se trompait ?

Le pire des monstres est parfois celui qui s’ignore, quand bien même il rêve sa vie dans les yeux d’une poupée…

Mon avis

Prenez une grande inspiration. Gonflez vos poumons à fond. Bloquez !

Et plongez en apnée dans ce thriller d’Ingrid Desjours.

Car voilà typiquement le genre de lecture qui se traverse d’une traite, sans reprendre son souffle et qui va instiller son venin au fur et à mesure des mots. Une lecture bouche bée (ce qui est un comble, quand on est en apnée), mais yeux grands ouverts.

L’auteure va loin, très loin. Loin dans la violence, loin dans la crudité. Mais également (et surtout) loin dans l’analyse psychologique et loin dans la maîtrise de sa plume.

Oui c’est une lecture éprouvante et sordide, certaines scènes sont même à la limite du soutenable. Mais bien que cette violence puisse choquer, elle n’est pas gratuite et sert à nous plonger dans les méandres de l’âme tourmentée des protagonistes.

« Plonger » est le mot qui m’a accompagné sans cesse durant cette lecture, tant Ingrid Desjours s’insinue très profond dans la tête de ses personnages aux comportements déviants, excessifs, comme  si (au début) personne ne trouvait grâce aux yeux de l’auteure. Et pourtant…

On pourrait effectivement croire qu’un récit d’une telle violence rase tout sur son passage, ne laissant que terre brûlée. Il n’en est rien. L’auteure arrive (étonnamment) à faire passer des sentiments dans son histoire et à les exacerber à travers toute cette noirceur.

L’écriture est à la fois directe et imagée, incroyablement expressive, capable de nous ébranler d’un trait de plume ou de nous emporter dans des envolées exaltées.

Un récit enflammé, doté de personnages malades des douleurs de leurs passés et brisés de l’intérieur. Un récit aux confins de la folie, qui vous bringuebale par vagues successives sans qu’il vous soit possible de trouver de l’air.

Et même si on peut se douter du fin mot de l’histoire, l’important n’est pas là. Il est dans l’immersion totale dans le psychisme de personnages dévoyés par leurs souffrances.

Page 327, fin de la plongée, vous pouvez reprendre votre souffle (si vous y arrivez).

Sortie : mars 2013

Originalité de l’intrigue : ♥♥♥

Profondeur de l’histoire : ♥♥♥

Qualité de l’écriture : ♥♥♥

Émotion : ♥♥♥

Note générale : ♥♥♥


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Gruz 3303 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazine