Le titre est accrocheur et super bien trouvé ! Comment t’es venue l’idée de ce tueur et de sa particularité crânienne ?
Parfois, imaginer les choses au sens littéral est un moyen amusant de trouver de nouveaux sujets de roman. Ça, et les associations d’idées les plus improbables ! C’est ce qui s’est passé avec La mort en tête.
L’idée de départ du livre est venue tout entière de ce titre, auquel j’ai pensé, que j’ai particulièrement aimé. Je me suis demandé, « et si quelqu’un avait réellement un bout de mort dans la tête ? Comme un objet, un éclat… une balle ! ». En un instant, j’avais l’idée de mon personnage. La mort cachée dans sa tête. Le mal invisible, car caché en pleine lumière des projecteurs. J’ai allumé mon traitement de texte et j’ai commencé à écrire…
Malgré la touche de fantastique, ce roman est un vrai thriller. Vas-tu me contredire si j’affirme qu’il a tout pour toucher un public encore plus large ?
Ce n’est pas à moi de le dire ! J’écris avec mon cœur, ce que j’aimerais lire, c’est tout ce que je peux faire. Me faire plaisir avant tout. Pour chaque roman, j’espère que ce plaisir personnel va trouver un écho chez les autres, et divertir, faire frémir, un public dans cesse plus large. Malgré ça, on ne peut jamais savoir si ce qu’on a inventé va fonctionner à 100 pour 100.
Quant au genre de ce roman, c’est vrai que La mort en tête est le livre le plus « techniquement » thriller que j’ai écrit à ce jour. C’était mon envie dès le départ. Je voulais une cavale non-stop. Un livre haletant de la première à la dernière page.
Tu sembles avoir pris grand soin à ce que jamais la tension ne fléchisse tout au long de ton intrigue…
Exactement ! J’ai pris soin de doser l’action et d’instaurer un sentiment de danger constant, afin que les personnages n’aient pas un instant pour reprendre leur souffle. Chaque fois qu’ils se tirent d’un mauvais pas, c’est pour se rendre compte que leur situation est pire encore que ce qu’ils croyaient, et ils doivent rester en mouvement pour… eh, bien, rester en vie !
Page après page, Eva et Alexandre se retrouvent isolés, sans recours, poursuivis par ce tueur psychopathe qui joue avec eux comme un chat lancé après des souris.
Tu devrais être inculpé pour coups et blessures à l’encontre de tes deux personnages principaux ;-). Comment se passe l’écriture de ce genre de scènes et comment les vis-tu ?
Tout est dans le point de vue. La manière de percevoir ces scènes. J’ai toujours mal pour mes personnages, j’ai mal avec eux, je ne m’arrête pas de resserrer ce point vue tant que je ne suis pas arrivé à transmettre la douleur physique.
Quand j’ai mal, physiquement mal pour eux, je sais que ma scène est assez « hard », je suis arrivé à ce que je voulais montrer, je peux faire une pause dans le récit, une respiration, avant l’assaut suivant.
De plus, je fais en sorte que les personnages ne voient jamais venir les coups les plus durs. De cette manière, ces sévices paraissent encore plus violents, encore plus injustes… et le lecteur aura d’autant plus « besoin » de tourner la page !
La grossesse d’Eva semble t’avoir permis de toucher également la corde sensible et de rajouter de l’émotion à cette folle course poursuite…
Bien sûr ! Le personnage central du roman, Eva Svärta, est enceinte de quatre mois. Cela fait forcément évoluer son caractère, ses priorités. Alexandre et Eva ont déjà eu à traverser des situations périlleuses, voire franchement horrifiques, mais jusque-là il ne s’agissait que d’eux. Ils ont toujours accepté les risques de leur métier, et le fait que leur vie pouvait être mise en ligne de mire.
À présent les choses ont changé. Ils doivent prendre en compte le fait qu’Eva porte une vie innocente en elle. Cela leur donne des responsabilités nouvelles. Cela renforce leur lien, mais cela les affuble également de faiblesses qu’ils n’ont jamais connues auparavant…
Sortie Française : 07 novembre 2013
Lien vers ma chronique du roman
Lien vers l’autre interview réalisée avec Sire Cédric en septembre 2013