Ça va faire deux jours que je suis arrivé en Équateur, et j'ai peine à trouver les mots pour décrire la gamme d'émotions qui m'habite.
Reconnaître tant de lieux, me repérer facilement en ville, retrouver des endroits chers à mon coeur de vagabond, retourner faire un auto-portrait devant l'arche d'El Ejido comme je l'ai fait à tous mes passages à Quito, revoir le regard franc et direct des équatoriens, entendre l'accent quiteno - le plus pur espagnol latino avec celui d'Antigua au Guatemala - tout ça fait déjà de ce début de voyage un succès.
Quito m'a étonné, par contre, par l'évolution remarquable (dans les deux sens du terme) de ses infrastructures de transport, qui en font la ville latino-américaine la plus avancée à ce niveau après Buenos Aires et Santiago del Chile. J'y reviendrai peut-être pendant mon séjour, mais le progrès est tel que j'ai mentionné à mon ami Arsenio, qui m'accompagne pour une dizaine de jours, qu'il ne devait pas se sentir bien dépaysé avec l'organisation qu'on retrouve maintenant ici.
La météo n'est pas clémente, par contre, puisque j'arrive pendant la saison "froide" de Quito (jumelée au dernier droit de la saison des pluies). Selon les standards quitenos, il fait donc froid. A mon arrivée, le gardien de nuit de l'auberge (j'arrivais passé minuit) portait une tuque, mais je trouvais déjà la nuit fort confortable avec mon chandail de coton. Le lendemain soir, alors que je voulais lui demander pourquoi l'internet sans-fil ne fonctionnait plus, je suis descendu, en shorts et T-shirt pour le retrouver à la réception vêtu d'un manteau, foulard et de sa tuque.
Dans le même ordre d'idées, chez South American Explorers (un organisme sud-américain offrant divers services aux touristes et randonneurs, géré par des expatriés), un aimable monsieur nous a reçu après avoir revêtu son chapeau - puisqu'il avait froid à la tête - et nous a prévenu que le temps était très froid à Quito en ce moment. Il a dû nous trouver bien étrange d'avoir l'air parfaitement à l'aise en T-shirt.
Il y a quand même eu un peu de pluie, mais jamais très forte, ou sinon, jamais pendant très longtemps. Pendant un court averse, j'ai donc amené mon ami Arsenio visiter l'église et le couvent San Francisco, un édifice érigé au 16e siècle qui conserve encore beaucoup de splendides pièces de son architecture originale, dont deux superbes plafonds mudéjar, une rareté en Amérique. Le cloître était encore parsemé de personnages qui ont probablement été utilisés pour quelque fiesta pendant le temps des fêtes. Étrangement, trois de ces personnages n'avaient rien de bien chrétiens, mais étaient plutôt issus du film Despicable Me. On les avait quand même costumé en moines, remarquez.
Heureusement, le couvent avait également des pensionnaires un peu moins iconoclastes à nous présenter:
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