Antisémitisme : pourquoi une telle survivance à travers les âges ?

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Antisémitisme : pourquoi une telle survivance à travers les âges ?

Publié Par Philippe Robert, le 12 janvier 2014 dans Non classé

Face à la résurgence de l’antisémitisme, l’interdiction et la censure sont la plus mauvaise des solutions.

Par Philippe Robert.

L’un des plus grands mystères de l’histoire, qualifié par Charles Krauthammer dans le Washington Post du 10 janvier dernier de “plus ancien des poisons”, réside dans la persistance de l’antisémitisme à travers les siècles et plus que jamais aujourd’hui, sans égards pour l’abomination que fut la Shoah et à l’instant même où l’Etat juif d’Israël fut (re)fondé.

Pour illustrer cette rage quasi-planétaire de destruction physique de la démocratie israélienne au seul prétexte qu’elle ose se proclamer l’Etat juif d’Israël, est-il encore nécessaire de rappeler les actions permanentes au-dessous de la ceinture consistant à promouvoir un abject boycott d’ordre universel des forces vives de l’Etat hébreu ?

Ainsi, au XXIème siècle en France, nous voici à nouveau confrontés à un réveil en fanfare de cette monstrueuse infamie qu’est l’antisémitisme, désormais puissamment réactivée sous le masque bien pratique d’un antisionisme exterminateur, dont l’Etat socialiste et antiraciste se fait activement le complice en poursuivant en vain Dieudonné.

Car Dieudonné n’est finalement que le symptôme, certes purulent et hautement contagieux au contact des esprits les plus exposés aux plus noirs préjugés, d’un ressentiment qui, selon Guy Millière, est en train de nous submerger subrepticement en nous rendant alors incapables de discerner à sa juste valeur la gravité du mal qui nous ronge.

“Que va-t-il se passer ? Le ressentiment, je pense, va continuer à grandir. S’en prendre à Dieudonné avec acharnement pourrait finir par se révéler contre-productif. Prétendre dénoncer l’antisémitisme et le négationnisme en laissant toutes les autres haines proliférer sera absolument vain. Tout sera vain tant que le ressentiment n’aura pas face à lui un discours d’amour de la réussite offrant de comprendre le monde et de discerner que le ressentiment mène toujours à la destruction”.

Il y a des années de cela, j’avais remarqué un jeune et brillant pianiste du nom de Evgeny Kissin (né à Moscou en 1971) de toute évidence promis à un grand avenir musical ce qui, au fil du temps, s’est avéré parfaitement exact; mais vivement interpellé par le sort réservé de nos jours aux Juifs et à l’Etat d’Israël, Kissin s’est alors rebellé.

Charles Krauthammer rapporte : “En prêtant serment de citoyenneté à Jérusalem, il (Ndlr : Kissin) a déclaré : <Je suis un Juif, Israël est un Etat juif, la défense d’Israël est mon affaire, les ennemis d’Israël sont mes ennemis, et je ne veux pas que me soient épargnés les troubles que des musiciens israéliens rencontrent quand ils représentent l’Etat juif au-delà de ses frontières>”.

Serons-nous un jour tous des Juifs comme nous fûmes déjà, en d’autres circonstances marquées au fer rouge, tous Américains ?

Je préfère de loin une résistance combative en pleine lumière et non-violente comme celle à laquelle s’est rallié, avec une grand dignité humaine, Evgeny Kissin; par contre, l’usage effréné d’interdictions étatiques auquel nous assistons aujourd’hui en France me semble, in fine, plus motivé par des arrière-pensées politiciennes que par un recours sincère aux voies de Droit.

Il m’apparaît donc que la France et les Français courent actuellement un véritable danger aux relents totalitaires sur lequel le scandaleux avatar Dieudonné M’bala M’bala, d’une charge émotionnelle décuplée par la rumeur, jette une lumière crue et doit donc nous inciter à ouvrir tout grands les yeux sur l’état réel de la démocratie française en perdition.

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