nous deux

Par Bellabella72

Je l'aimais tant.

Lui et moi ne faisions qu'un.

Nous sommes deux depuis tant d'années que j'ai arrêté de le regarder minitieusement, je lui faisais confiance.

Il était parfait à mes yeux.

Parfait, oui, mais, jusqu'à ce qu'il commence à changer.

C'est arrivé sans crier gare.

Je ne m'y attendais pas.

Ca a été flagrant un jour d'automne.

J'ai su à ce moment que c'était irreversible.

J'ai su que je ne pourrai plus l'aimer, le chérir comme auparavant.

J'ai commencé à douter de lui, à me poser des questions, à être inquiète pour notre avenir.

Avais-je eu raison de l'aimer, de le protéger, de me consacrer à lui...?

Il ne me plaît plu, m'horrifie parfois.

Que faire?

Je suis son otage.

Il a fait de moi son esclave, sa prisonnière.

Je suis sous son emprise, sans force, sans vie.

J'ai peur.

Peur de le combattre, de ne pas savoir le faire.

Peur de manquer de courage.

Je suis incapable de penser, de réagir...et pourtant.

Il se dresse face à moi tel un guerrier partant en guerre, il me toise, me défie.

Je le regarde, le scrute, je ne l'aime plus.

Je le déteste.

Je suis en conflit avec lui.

Je le hais.

Il me fait souffrir.

Je suis meurtrie, torturée.

J'ai toutefois envie de croire qu'on va évoluer.

Du temps, c'est ce qu'il nous faut.

Je veux qu'il redevienne comme avant, même si je sais que c'est impossible.

Il est fort, me domine, je suis faible et soumise.

J'ai besoin de le retrouver.

J'ai encore en moi un peu de cette énergie débordante que j'avais autrefois.

Je veux qu'il soit mien de nouveau, besoin d'en être fière, de l'aimer, de le toucher, de le regarder sans en être dégoutée.

Aujourd'hui, j'ai cette volonté en moi, une force qui me donne envie de le contrôler afin de ne plus être meurtrie, malmenée.

Je veux m'affranchir de ses chaînes qui font de moi sa captive.

Je vais devoir me battre.

La route va être longue et semée d'embuches, mais il faut que je gagne contre lui.

Il ne peux pas sortir vainqueur.

Je suis plus déterminée que jamais pour faire de mon corps celui que je veux qu'il soit.

Isabelle Garel