Scène ordinaire de bêtise et de mépris

Par Antoine06 @AVissuzaine
Ce samedi matin, à la caisse d’un supermarché, il est encore assez tôt et ce n’est pas encore la foule écrasante des fins de semaines.  J’attends patiemment mon tour quand une femme se présente dans la file d’attente, elle doit avoir une cinquantaine d’années, peut être un plus et porte le voile. Elle n’a pas beaucoup d’achats, juste le contenu d’un de ces paniers en plastique et à roulettes mis à la disposition de la clientèle à l’entrée du magasin. Après un rapide récapitulatif de ses achats elle s’aperçoit qu’elle a oublié un article qu’elle va aussitôt chercher en rayon. Je dépose mes articles sur le tapis roulant tandis qu’un homme arrive, avec si peu d’achat qu’il n’a ni panier ni chariot, juste avant que la femme ne revienne. L’homme passe aussitôt après moi. La femme l’interpelle et lui fait observer qu’elle était là avant lui, l’homme réfute cette idée mais la femme insiste et l’homme argumente qu’il y avait bien un panier par terre mais que la femme est arrivé après. Je fais observer à l’homme qu’en effet la femme était arrivée avant lui, mais l’homme ne démord pas et le ton monte. L’homme me prend à témoin. Lassé de cette dispute débile, je lui dis que j’ai mieux à faire que de me chamailler pour une histoire aussi futile qu’une place dans la file d’attente. Mais au lieu de s’arrêter là, l’histoire prend une autre tournure. « Je connais bien leur pratique » précise l’homme avant de préciser « je les connais bien, j’ai fait la guerre d’Algérie ». Nous y voilà. L’homme sans doute aurait-il montré courtoisie et bonne éducation si la femme avait eu une origine plus européenne. Sa réflexion suffit à transformer mon agacement en colère. « La guerre d’Algérie n’a rien à voir là-dedans » rétorquè-je, avant de lui préciser sans ménagement qu’il était un con.
Puis je souhaitais une bonne journée et un bon dimanche à la caissière ainsi qu’aux deux protagonistes un peu surpris.

revendication adolescente (1984)