11 janvier 2014
Une histoire vraie, basée sur le livre du journaliste Martin Sixsmith : L’enfant perdu de Philomena Lee.
Cet enfant perdu c’est Antony, né d’une étreinte entre deux jeunes irlandais amoureux un soir de fête foraine. La très jeune fille, Philomena, est rejetée par son père dès qu’il apprend sa grossesse. Il la « livre » à un couvent qui l’ « assistera » pour la naissance, et la gardera en quasi esclavage jusqu’à ce que son fils soit adopté, moyennant finances, par un couple d’américains.
Cinquante ans après, Philomena, qui n’a pas cessé toute sa vie de penser à son fils, trouve l’assistance d’un journaliste pour retrouver la trace de son fils perdu, malgré la mauvaise volonté patente des sœurs et de la hiérarchie catholique irlandaise.
Aujourd’hui, le voile a été levé sur les adoptions abusives pratiquées en toute bonne foi, dans les années 50-60, par des bonnes sœurs scandalisées par le péché de ces jeunes filles tombées enceintes. Le film de Stephen Frears parle de foi, de différences de culture et de classes sociales, de tolérance, de pardon, de bon sens et d’éthique journalistique. C’est asser rare pour que l’on s’y arrête …
Martin Sixsmith vient d’être viré d’un important poste pour une faute professionnelle qu’il n’a pas commise. Cet oxfordien des beaux quartiers se trouve contraint de faire un reportage à tirer les larmes des yeux dans les chaumières, mais se prend très vite d’admiration pour le solide bon sens, la hauteur de vue et la constance de Philomena, une infirmière retraitée qui veut à toute force retrouver la trace du fils qui lui a été arraché, en l’accompagnant jusqu’aux Etats-Unis où des déconvenues les attendent.
L’interprétation est éblouissante : Judi Dench (79 ans) est vraiment une très grande actrice, Steve Coogan lui donne la réplique avec un humour décapant, un athéisme à toute épreuve et une rage intérieure nettement perceptible …
C’est naturellement un melo mais écrit avec vigueur et justesse : il vaut largement la peine (moi, j'ai pleuré !) d’être vu !