Oser la démocratie

Le mois prochain, un journal grec et le Nouvel Observateur organisent « les journées d'Athènes » avec ce titre en forme de provocation : « Oser la Démocratie » (voir l'organisation ici)C'est déjà avoir quelques doutes subliminaux sur le régime dans lequel nous vivons dans l'Union Européenne... Pourtant, nous vivons bien en démocratie. C'est du contenu réel de notre démocratie qu'il est urgent de parler.La Démocratie ( Le Robert) est la « Doctrine politique d'après laquelle la souveraineté doit appartenir à l'ensemble des citoyens »« Organisation politique dans laquelle les citoyens exercent la souveraineté »Contrairement à l'image idyllique de la démocratie directe Athénienne, nos versions modernes, taille oblige, sont des versions « indirectes », « représentatives » Les citoyens n'exercent plus eux-mêmes la souveraineté, mais confient cet exercice à certains d'entre eux, choisis selon des méthodes diverses,en particulier pour assumer « l'exécutif » le « faire »concret et quotidien du système.La contrepartie nécessaire est le contrôle de cet exécutif. C'est la cheville ouvrière, qui confère ou pas à nos versions une « intensité »de Démocratie ou seulement une apparence. C'est la garantie démocratique qui est ainsi en jeu.Le Parlement est, ou devrait être, l'instrument privilégié pour contrôler l'exécutif. Ce qui présuppose d'autres contraintes ; deux exemples :-Si les parlementaires sont d'une manière quelconque, « soumis » à l'exécutif, comment peuvent-ils exercer ce contrôle « au nom des citoyens » ?-Si les « instruments » de sélection des individus (les partis politiques), sur lesquels peuvent être « déposées » ces charges de confiance, deviennent des structures ayant une vie et des intérêts propres, que devient le « mandat » des citoyens ?L'Union Européenne s'est construite, d'abord, comme un chemin pour la paix que les affrontements entre États Européens effaçait périodiquement. Ce sont les millions de morts, particulièrement des deux guerres mondiales, qui ont exigé cette construction. Des esprits merveilleusement brillants ont « fabriqué » cette entité qu'est aujourd'hui l'Union Européenne.Mais les « peuples » européens se sont trouvés inclus dans l'Union, portés par ces éclaireurs de génie, sans avoir fait chacun le long chemin intellectuel, culturel, sentimental qui fait se sentir l'égal réel de tous les autres ; qui éclaire la priorité absolue de la part commune sur la petite part particulière de chacun.Ambitions et jeux de pouvoir ; certainement aussi désintéressement des citoyens eux-mêmes pour l'effort individuel à faire, ont conduit à une construction nécessairement complexe, difficilement compréhensible, où chaque individu maîtrise mal quelle est sa place, sa responsabilité et les moyens et possibilités d'exercer sa part de souveraineté.Ce sont, sans le moindre doute, les lacunes à combler pour éclaircir notre futur.©Jorge