Zéro déchet de Béa Johnson, aux éd. Les Arènes

Publié le 10 janvier 2014 par Peumechaut @PeuMeChaut

Lors d’un gros souper entre amis à la maison, une invitée (qui n’aime pas les fleurs coupées) m’a apporté ce livre (son mari, une bouteille de vin, en ce sens, ils ont bien cerné la bête). J’aime pas trop qu’on m’offre des livres (j’en parle ici: LesLivresQu’OnM’Offre) et pourtant!

J’ai littéralement dévoré celui-ci, bien que j’en eusse trois autres déjà en cours de lecture* – qui sont néanmoins restés en plan le temps d’un voyage dans le futur.
Originale, intelligente et visionnaire, la famille de Béa Johnson prend le problème de l’avenir durable de la planète, du côté des déchets. Uniquement du côté des déchets. DES MILLIARDS DE TONNES DE DÉCHETS que notre société inconsciente produit chaque jour. Et démontre qu’en réduisant nos déchets, on gagne de l’argent, du temps et une meilleure santé. Ainsi, côté finances, réduire ses déchets, c’est réduire ses dépenses:

  1. on achète moins (CQFD);
  2. on dépense moins en frais de recyclage et sacs poubelle taxés;
  3. on utilise moins sa voiture (et donc de l’essence, chère) pour aller à la déchetterie;
  4. on mange mieux et plus sainement, on est donc moins malade et cela coûte moins cher.

Oui, mais pourquoi, si on a de bons moyens financiers, réduire nos déchets puisqu’on peut les trier avec bonne conscience? Parce qu’un déchet plastique, en alu ou chimique, reste un déchet mauvais pour l’environnement et notre santé. Parce que le recyclage et/ou l’élimination des ordures non recyclables coûtent cher à la collectivité et qu’on pourrait dépenser cet argent de bien meilleure façon (éducation, prévention, activités en plein air encadrées pour les écoliers, formation continue, etc.).

La démarche de Béa Johnson est précurseuse, incroyable et stupéfiante. Oui. Mais elle est aussi très intéressante et encourageante parce qu’elle démontre qu’il est possible (long, difficile et un peu extrême dans la société d’aujourd’hui) de NE PAS PRODUIRE de déchets.

Et quand, comme nous, on aborde depuis de longues années déjà la vie du côté bio et écolo, voire vaguement végétarien? Force est de constater que si c’est déjà bien, c’est pas assez.

Ainsi, côté alimentation: avec un panier bio, des légumes et fruits locaux et de saison achetés en vrac, une grosse limitation sur les produits industriels et pré-emballés, notre famille est déjà à la bonne vitesse et sur la bonne voie, mais il y a encore du potentiel pour mieux faire.

Côté salle de bain et hygiène: avec des savons en vrac de chez Cocooning, bouteilles de shampoings (bios) familiales achetées chez green-shop, choix de produits écolos (Weleda, etc), cotons-tiges et coton démaquillant bio et issu du commerce équitable… disons qu’on fait tout juste côté santé, franchement moins bien côté déchets (le beurre de cacao crémeux  livré dans une boîte plastique plus lourde que la quantité fournie de crème, même bio…).

Et le tout (maison, vêtements, jouets, lectures, loisirs), à l’avenant. Perso, je ne me passerai pas de livres papier, ni de magazines à toucher du doigt (d’autant que le "tout électronique" ne me paraît pas si écolo que ça), mais on peut vraiment mieux faire: coton bio pour les fringues choisies avec soin en fonction de leur utilité (et pas d’une mode éphémère), troc, bibliothèque, ludothèque, etc., les pistes sont nombreuses et on peut aussi, comme le suggère l’auteure, en essayer une ou l’autre, l’une après l’autre, et ne garder que celle qui correspond à notre famille. L’idée étant de ne pas trop s’enquiquiner quand même et de vivre, nom de dieu!

Ce livre parle aussi d’une philosophie qui m’intéresse et à laquelle je parviens de plus en plus résultant de leur choix de vie: vivre avec moins, mais mieux en disposant d’une richesse inestimable, le temps. D’en donner, mais aussi de vivre, rêver, lire, m’instruire, élever mes enfants, me promener dans la nature, parler aux gens que je croise, boire un café avec les copines sans l’œil rivé sur la montre.

Avoir le temps d’accompagner mini-moi à la gym, au ski, au solfège, à pied et tranquillement, ainsi que celui de cuisiner des plats maison délicieux et sains deux fois par jour, c’est un grand bonheur qu’on ne peut goûter qu’en travaillant moins (moins de travail = moins d’argent = réduire ses dépenses).

P.S.: ha… j’y pense, si la démarche de Béa Johnson et sa famille peut paraître extrême, que dire de celle irréfléchie d’une société qui se noie littéralement sous ses déchets? A méditer.

*Blanche-Neige doit mourir de Nele Neuhaus,
Banquises de Valentine Goby
et Les carnets du sous-sol de Dostoïevski)


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