Depuis le dernier remaniement ministériel qui a permis au R.N.I. désavoué par les urnes en novembre 2011 de revenir aux affaires dans le sens le plus large du terme, le gouvernement dirigé par notre Benkirane national semble naviguer à l’aveugle, sans cap ni surtout sans capitaine!
Je prends ainsi quelques exemples qui méritent qu’on s’y arrête pour justifier mon propos.
>>>>>>> M. Benkirane tient à la tribune de la représentation nationale des propos très graves : il y dénonce des hommes (ou des femmes) politiques qui détiendraient de façon illégale des biens immobiliers à l’étranger et déclare avoir la liste de détenteurs de comptes bancaires au noms des certains acteurs politiques nationaux alimentés par des fuites de capitaux frauduleuses.
- A ce jour, rien n’est entrepris pour clarifier ces très graves déclarations : on ne sache pas qu’une instruction judiciaire jou ait été ouverte ni même demandée.
- Le ministre des finances semble bien avoir démenti l’existence même de la liste de détenteurs de comptes à l’étranger.
>>>>>>> M. Benkirane joue un jeu assez délicat : il applique une décision du Conseil Constitutionnel relative à la transmission télévisuelle des “droits d’informer” et provoque ainsi une véritable foire d’empoigne à la Chambre des Conseillers dont la légitimité même peut être sous certains aspects mise en question.
- Plusieurs questions s’imposent : soit M. Benkirane a commis un abus de pouvoir, soit il n’a pas su lire une décision du C.S., soit les conseillers profitent de la situation pour enfoncer un gouvernement qui n’a pas de représentants dans cette chambre.
>>>>>>> La loi de finances 2014 “institutionnalise” dans une certaine mesure la fraude et l’évasion fiscales en prévoyant une “contribution libératoire au titre des avoirs immobiliers ou financiers détenus à l’étranger”.
- Ce genre d’opérations n’a pas porté ses fruits dans d’autres pays où les contrôles fiscaux sont bien plus minutieux que les nôtres : pourquoi cela fonctionnerait chez nous.
>>>>>>> Loin des finances et de la politique, le gouvernement est tout aussi inefficace. Ainsi,deux de nos fédérations sportives sont hors la loi du point de vue des instances internationales : pourtant, le ministre de tutelle du secteur des sports ne bouge pas le petit doigt.
- La FMRF et FRMB sont-elles des organismes de non droit qui échappent à tout contrôle du gouvernement ?
- Peuvent-elles mettre en danger, pour des questions d’intérêts personnels, l’existence même des sports qu’elle sont sensées gérer et qui ont permis au Maroc de briller parfois sur la scène internationale?
>>>>>>> Deux ministres importants ont présenté des projets de lois élaborés avec un amateurisme inquiétant et un manque de rigueur presque coupable.
- La PJDiste Bassima HAKAOUI, ministre de la Solidarité, de la Femme, de la Famille et du Développement a concocté un texte sur les violences faites aux femmes où elle s’est mélangé les pinceaux à telle enseigne que ses collègues lui demandé de revoir sa copies et que la société civile dans son ensemble a crié au scandale et à l’incompétence.
- Le RNIste d’adoption Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Économie numérique, a présenté dans la précipitation un projet de “code numérique” qu’il a tout aussi précipitamment retiré, après les premières réactions outrées de quelques internautes.
>>>>>>> Autre exemple, mais pas le dernier, la liste reste ouverte à qui veut les signaler, de l’incurie de ce gouvernement : la situation d’immobilisme dans laquelle se trouve le secteur de l’audiovisuel public et celui de la presse en général.
- Le ministre PJDiste en charge de la communication est à couteaux tirés avec les responsables des chaines de télévision publiques qui voient toutes leurs actions bloquées et sont obligées de procéder à des rediffusion sans fin pour combler leurs grilles.
- Le code de la presse que tout le monde attend depuis des années n’est pas encore sorti des cartons du même ministre et il ne sortira pas de si tôt.
Il reste par ailleurs à ce gouvernement moins de trois ans pour compléter la panoplie de lois organiques qui devraient permettre la pleine et entière application de la Constitution du 1er juillet 2011.
Au rythme où vont les choses, le doute est permis sur l’incapacité de Monsieur Benkirane et son équipe de mener à bien ce travail!
Autant donc de questions qui me turlupinent, pour ne pas dire qu’elles m’inquiètent!