Janvier : c'est le mois des vœux. Commençons par ceux du Gifas, d'Arianespace et du CNES....
Les observateurs attentifs l'auront noté, aucune des personnalités représentant les institutions sus-nommées n'en faisait partie l'an dernier et les vœux de cette rentrée sont donc placés sous le signe du renouvellement.
Le Gifas a porté a sa tęte Marwan Lahoud par ailleurs directeur de la stratégie du tout nouveau Airbus Group. Si son prédécesseur a la tęte du Gifas était plutôt du genre taiseux, le grand Marwan lui s'exprime avec bonheur, c'est un homme de verbe et il ne pratique gučre la langue de bois.
Témoin cette saillie contre le Crédit impôt compétitivité emploi, le fameux CICE fierté du gouvernement, Ť c'était une trčs bonne idée a dit Marwan Lahoud et comme d'habitude les techniciens ont châtré la mesure ť. En effet le niveau moyen élevé des salaires de l'aéronautique est de 46 00 ros soir 2.7 fois le SMIC. Or que dit le CICE ? La mesure ne peut s'appliquer qu'ŕ 2,5 fois le SMIC donc, estime Marwan Lahoud, la filičre aéronautique échappe ŕ cette excellente idée du gouvernement. Et de demander que le seuil d'application du dispositif CICE soit remonté ŕ 3,5 fois le SMIC. Cela permettrait aussi de gommer un problčme récurrent, celui du taux de change euro/dollar particuličrement défavorable ŕ la monnaie européenne.
Cher Arianespace, le tout jeune PDG Stéphane Israël a parlé également de ce taux de change. Stéphane Israël a męme l'intention de mettre ce sujet a l'ordre du jour de la prochaine conférence ministérielle qui doit avoir lieu en fin d'année a Luxembourg. Stéphane Israël a expliqué que l'euro fort est un vrai fardeau, ť quand l'euro monte de 10 centimes face au dollar, cela fait baisser le résultat de 60 millions d'euros et qu'il était paradoxal que le lanceur européen soit affaibli par la monnaie européenne. Il a également indiqué que 2013 avait été marqué par un record des prises de commandes de satellites a lancer et qu'il comptait en 2014 battre ce record avec 14 opportunités de lancements. Mais il faudra que les satellites arrivent ŕ l'heure, ce qui n'a pas été le cas l'an dernier.
Conséquence, c'est une baisse du chiffre d'affaires de 25% de l'ordre de 975 millions d'euros ce qui fait que cette année encore, la 1čre société commerciale de lancements de satellites sera encore en déficit. Le nouveau PDG d'Arianespace le sait bien, il lui faut absolument faire baisser les coűts des lancements. La société européenne espčre pouvoir disposer au plus vite du lanceur Ariane 5 ME qui devrait permettre de mieux répondre aux demandes du marché. Les opérateurs prévoient en effet de diminuer la masse de leurs satellites grâce notamment ŕ l'utilisation de la propulsion électrique.
Nous terminons cette série des lers vœux par celui qui a ouvert la séquence, j'ai nommé Jean-Yves Le Gall président du CNES. Celui-ci se projette d'ores et déjŕ dans Ariane 6 qu'il défendra au nom de la France ŕ la fameuse réunion de la fin de l'année ŕ Luxembourg. Une Ariane 6 qu'il a déjŕ clairement configurée dans sa tęte : 4 moteurs ŕ poudre identiques. On pourrait produire jusqu'ŕ 60 propulseurs avec une cadence de 15 lancements par an, ce qui devrait baisser de 30% le prix de chaque lancement. On arriverait au prix de 70 millions d'euros c'est ŕ dire le prix des nouveaux entrants low cost sur le marché. Jean- Yves Le Gall, selon le site usinenouvelle.com, trouve que l'organisation industrielle de production du lanceur n'est pas du tout suffisante actuellement.
Il l’a trouvé trop éclatée et il plaidera pour Ť un modčle resserré de quelques acteurs ť .
Le vieux sage du PAF, paysage aéronautique français, il faut s'en souvenir, a toujours réussi ce qu'il annonçait.
Gérard Jouany - AeroMorning