Amateurs de polars, accrochez-vous. Car, si vous avez la chance de ne pas encore connaître le commissaire Ambrosio, vous allez découvrir un nouveau pan de la littérature policière italienne, propre à vous régaler autant qu'un bon vieux Camilleri, mais cette fois-ci sous les cieux milanais.
Mme Kodra, une veuve sans histoire, est renversée par un chauffard lors d'une après-midi brumeuse dont Milan a le secret. Derrière la façade du bête et banal accident, peut-être un mystère : un enfant ? Des amants ? Un passé balkanique ? Mme Kodra aurait-elle été éliminée parce que trop gênante ? Interpellé par le lieu de l'accident, situé dans le quartier de son enfance propice à denombreuse rêveries mélancoliques, le commissaire Ambrosio se saisit du "cas" Kodra, dont il pressent qu'il est plus qu,un fait divers.
Jolie surprise que ce Renato Olivieri, dans une galaxie du polar italien que je connais pourtant assez bien (voir la dernière découverte, le très bon napolitain De Giovanni, avec sa série des saisons du commissaire Ricciardi). Le commissaire Ambrosio est un alter-ego milanais de Montalbano, bon vivant comme lui, mais en un peu plus nostalgique-désabusé, un peu à la manière d'un Espinosa (ah, le commissaire de polar, c'est quelque chose). Comme les autres, c'est un marcheur : il déambule, il parcourt, dans une ville que l'auteur aime manifestement, et il fonctionne à l'instinct - un détail venant activer une sensibilité et un humanisme à fleur de peau. Comme chez Garcia-Roza ou Montalbano, mais dns une veine moins gironde, les excellents personnages secondaires contribuent pour beaucoup à la réussite de ce bon polar.