Afin de dénoncer l’absence totale d’électricité dans leur ville, malgré la présence d’une centrale électrique à quelques kilomètres de chez eux, un groupe de jeunes d’Akparé, une ville du nord du Togo, ont organisé un match de foot éclairé simplement de lampes torches et de lampions.
Akparé n’est pas relié au réseau électrique togolais. Pourtant à quelques kilomètres de cette ville, située à 180 kilomètres au nord de la capitale du pays (Lomé), le barrage hydroélectrique de Nangbetto génère chaque année près de 150 GWh d’électricité. Une injustice selon la population d’Akparé.
« Ici, nous avons un bon terrain de football, mais nous ne pouvons pas jouer une fois la nuit tombée parce qu’il n’y a pas d’électricité. Ça nous frustre énormément : la plupart des jeunes n’ont pas de travail et ils n’ont plus rien à faire quand le soleil se couche (…). J’ai 30 ans, et la seule électricité que j’ai connue dans ma ville, c’est celle des groupes électrogènes », a expliqué John Messan Fontodji, le porte-parole de la Jeunesse en Action pour le Bien-être du Canton d’Akparé (JABECA) aux journalistes de France 24.
La première manifestation s’est déroulée le 6 novembre 2013. La police Togolaise a accueilli les manifestants avec des gaz lacrymogènes. Bilan : 6 blessés.
Dans la nuit du 24 au 25 décembre « nous avons donc décidé d’organiser ce match avec des lampes frontales et des torches pour délimiter le terrain. Une façon de montrer à quel point la situation est ridicule », explique John Fontodji.
La mobilisation des jeunes d’Akparé en a visiblement inspiré d’autres : à Tsadomé, petit village à 125 kilomètres de Lomé, un match a également était organisé à la lueur des lampions.
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