Je suis alors tombé sur la plateforme Dareboost.com qui permet de mesurer les performances et qualités d’un site web.
J’accueille donc aujourd’hui son créateur, Damien Jubeau, afin qu’il nous en dise plus sur ce projet.
Pourquoi avoir créé DareBoost ?
Parce qu’une seconde de temps de chargement supplémentaire c’est :
- une baisse du taux de conversion de 7 %
- une perte de 11 % du nombre de pages vues
- une satisfaction des utilisateurs qui chute de 16 %
De nombreux acteurs s’intéressent à la performance ou la qualité, mais aucun n’a de
notre point de vue une approche qui soit réellement globale, avec des outils qui soient adaptés et ergonomiques.
Nous souhaitons envisager la qualité d’un site comme l’ensemble des critères qui en feront la réussite et la satisfaction de ses utilisateurs. Pas uniquement comme une liste de normes à respecter.
Cela implique de traiter des sujets divers et variés, comme la performance, le SEO, l’interopérabilité, l’accessibilité, ou bien pourquoi pas l’ergonomie, le juridique, etc.
De nombreuses solutions d’analyse de site existent déjà, en quoi DareBoost se
distingue-t-il de ses concurrents?
Le premier élément de réponse a été donné précédemment : aucun acteur n’envisage globalement la performance et la qualité.
Effectivement de nombreuses solutions existent, plus ou moins abouties, mais nous n’avons
jamais trouvé d’acteur capable de nous convaincre sur le sujet de la qualité et sur la performance.
Nous pensons que 3 points sont vitaux pour offrir un service d’audit qui se revendique comme
un outil de travail des métiers du web :
- l’expertise apportée
- l’ergonomie de la solution
- la richesse fonctionnelle (dans le sens qualitatif)
Sur l’expertise apportée, DareBoost est par exemple la seule solution qui détecte des problèmes d’utilisation de jQuery (librairie javascript). Nous prenons peu à peu d’autres technologies en charge, pour avoir des bonnes pratiques sur un maximum de technologies. Nous ne voulons pas nous contenter de restituer les grands classiques de la performance. Notre but est de mutualiser l’expertise au sein de la base de connaissance de DareBoost.
Nous sommes certes en version beta, nous n’avons donc pas pu traiter à 100% les 3 sujets
listés ci-dessus, mais les retours des utilisateurs sont déjà très positifs. Tout indique que nous prenons la bonne voie pour y arriver, à nous de garder le rythme !
Quelle est l’origine de ce projet ? Peux-tu nous présenter l’équipe qui se cache derrière Dareboost ?
DareBoost trouve son origine lors d’un projet de fin d’année en école d’ingénieurs, avec une
équipe passionnée par le web et ayant une forte volonté d’entreprendre.
Nous sommes donc quatre ingénieurs en informatique à travailler sur DareBoost.com (avec une formation nous offrant une double compétence : développement et réseaux).
Les expériences de chacun sont assez variées (développeur web freelance, expertise dataviz,
développement mobile, clients lourds java, etc), mais l’on reste une équipe avec un très fort
background technique.
Cette technicité est certes un avantage étant donné les sujets que nous traitons, mais cela se
ressent certainement dans notre communication ;)
Quelles sont les évolutions à venir pour DareBoost ?
Nous avons de nombreuses fonctionnalités actuellement en préparation. Notre roadmap est
définie à long terme et il faudrait un billet entier pour les présenter !
Voici les nouveautés qui vont arriver d’ici peu :
- rapports au format PDF
- monitoring et alertes (un service classique sur la performance, mais que nous allons également appliquer à la qualité)
- test mobile
Tu peux nous en dire plus techniquement sur le fonctionnement de DareBoost ?
C’est un vaste sujet !
Nous avons deux applications majeures au sein du projet :
La première nous permet de piloter des navigateurs web (à l’aide de Selenium / http://seleniumhq.org), par exemple Chrome ou Firefox, et de recueillir l’ensemble des données de
performance ainsi que les contenus des sites analysés (à l’aide d’un proxy).
Plus simplement : cette application est en fait chargée de simuler un visiteur sur le site analysé, et de collecter les données qui sont ainsi générées.
Cette partie de DareBoost est distribuée sur des serveurs à différentes localisations (Amérique du Nord bientôt disponible) pour permettre de mesurer l’impact de la géolocalisation d’un visiteur sur les performances qu’il va ressentir. En effet, la distance d’un utilisateur par rapport au serveur du site web est un facteur important.
A partir des données obtenues lors de cette première étape, nous pouvons entamer les calculs,
grâce à la deuxième application. Elle est chargée d’appliquer la base de connaissance sur les
données précédemment collectées. C’est ainsi qu’on obtient un rapport de performance et de
qualité avec l’ensemble des résultats, des conseils et des bonnes pratiques, qui sont
personnalisés et adaptés au site analysé.
Nous utilisons également des applications tierces (installées sur nos serveurs), comme Google Page Speed, YSlow ou bien les validateurs W3C, ce qui nous permet d’enrichir les résultats.
Il serait difficile de rentrer plus dans le détails sans s’étaler sur le sujet pendant des heures, mais pour résumer, on peut découper le travail de DareBoost ainsi :
- simuler un visiteur humain au plus proche de la réalité
- mesurer les temps de réponse et enregistrer les données (html, css, js, images…)
- détecter les technologies utilisées
- à partir de l’ensemble de ces données, DareBoost délivre les conseils qui sont pertinents et les personnalise. Une note est associée à chaque bonne pratique en fonction de son degré d’application sur le site analysé.
Nous travaillons essentiellement en Java. Nous utilisons de nombreux projets Open Source et tentons de contribuer autant que possible à ces derniers.
Quelle est l’objectif de DareBoost ?
Conquérir le monde ;)
Plus sérieusement, nous souhaitons devenir un acteur de référence dans le monde de la
performance et de la qualité web.
Pour cela, DareBoost va évoluer pour devenir une solution riche et efficace, en focalisant ses
efforts sur trois objectifs :
- prendre en charge la complexité toujours grandissante des sites web et réussir à offrir des fonctionnalités de test pertinentes (internet mobile, tests géolocalisés, transactions ecommerce… etc)
- devenir un outil du quotidien, en s’intégrant parfaitement dans les workflows de nos futurs clients. Des fonctionnalités favorisant le travail collaboratif est un axe qui nous tient à cœur.
- offrir l’intelligence qui va compléter les compétences des métiers du web, qui sont très polyvalents et pas toujours experts sur l’ensemble des technologies utilisées. C’est le rôle des conseils et des bonnes pratiques, étoffer ces derniers est un chantier à long terme sur lequel
nous allons fortement investir.
Un de nos challenges est de forger autour du projet une communauté capable de renforcer cette
intelligence : créer un espace d’échange autour de la qualité et des performances web est quelque chose qui nous paraît essentiel.
DareBoost est-il amené à devenir une solution payante ? DareBoost offre une qualité d’audit et de conseil équivalent à certaines solutions payantes, pourquoi et comment ce service gratuit est possible ?
Il y a évidemment un coût humain et un coût d’infrastructure derrière le service. Mais DareBoost
est actuellement en phase beta : le service est en cours de développement.
DareBoost va tendre peu à peu vers la professionnalisation de son service. Des offres payantes vont faire leur apparition à la fin du premier trimestre 2014.
Comme de nombreuses solutions SaaS, nous conserverons une offre gratuite, qui s’adressera à des utilisateurs occasionnels ou non professionnels.
C’est un bon moyen de communiquer pour nous, mais également l’occasion de nous inscrire
dans un cadre qui nous permettra d’attirer les compétences et de faire évoluer notre base de connaissance.
Sur notre blog (www.upgradetheweb.com) nous souhaitons encourager les
billets d’invités, pour lancer des discussions autour de la performance et la qualité web, quelques soient les technologies traitées.
Les performances d’un site ont-elles un réel impact sur son succès comme pour le
référencement par exemple ?
C’est un fait avéré. Nous aimons par exemple parler du cas de ShopZilla (http://fr.slideshare.net/timmorrow/shopzilla-performance-by-design-2433735), qui, en menant un chantier d’amélioration technique de son site ecommerce, a augmenté ses taux de conversion de près de 12 % et son trafic de 25 %.
Face à ces données, on pense souvent que c’est lié à une augmentation de la capacité des
serveurs hébergeant les sites web : c’est faux, puisque ShopZilla a également réduit de 50 % le
coût de son infrastructure.
Steve Souders (responsable performance chez Yahoo puis chez Google) affirme que plus de 80
% de l’attente ressentie par un utilisateur se situe côté client (frontend) et non côté serveur.
C’est à dire que la majorité des problèmes sont liés à ce qui va s’afficher chez l’utilisateur (les images, les vidéos, l’exécution des scripts, etc) et non pas à des calculs effectués sur le serveur du site ecommerce (accès à la base de données, à des webservices…etc).
DareBoost simule un utilisateur et s’intéresse donc bien au côté client (frontend) des transactions web. Avec DareBoost, nous travaillons donc sur la partie qui est responsable de 80 % du temps d’attente des visiteurs. En suivant les bonnes pratiques, vous réduirez de façon conséquente ce temps de chargement.
Pour rappel, il impacte à la fois les taux de conversion, le trafic, la satisfaction, mais aussi le référencement (critère pris en compte par Google notamment, un site considéré lent pourra être pénalisé dans les résultats).
Merci à Damien Jubeau de nous avoir parlé en détail de ce projet.
Vous pouvez suivre l’actualité de DareBoost sur les réseaux sociaux :
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