après plusieurs semaines de flottement, je reprends ma plume et le fil de mon récit…
Les deuxième et troisième chimios se sont déroulées sur le même rythme que la première, avec la précision d'une horloge suisse ou comtoise : - douleurs musculaires pendant dix jours - coup de fatigue le jeudi suivant la perfusion - langue chargée et bouche pâteuse pendant une semaine à partir du week-end.La question des cheveux étant réglée, je n'ai qu'à surveiller mes cils et sourcils, qui finalement tiennent le coup tout l'été.
Même si mon corps réagit de façon identique, je trouve que mon cerveau marche au ralenti.Victime collatérale de la fatigue accumulée ou des traitements, je l'ignore. Toujours est-il que j'ai comme l'impression d'avoir perdu quelques neurones dans la bataille.Impossible de lire plus de dix pages sans décrocher ; de tenir une conversation sans chercher mes mots ; de ne pas avoir "d'absences" lors de soirées prolongées…Etre diminuée intellectuellement : ma pire crainte, mon pire cauchemar.
Et pour couronner le tout, voici que mon cœur me joue des tours !Non seulement je suis essoufflée au moindre effort mais j'ai en plus l'impression que celui-ci va me lâcher si je ne suis pas prudente.Il bat certes mais très (trop) vite et très (trop) fort.Le docteur H. me rassure rapidement mais ça valait bien une chanson :
" Boum ! Le souffle court, boum ! Mon cœur s'emballe, boum ! Après trois cures de Taxotère…
Boum ! Monter des marches, boum ! Cheminer trop vite, boum ! Le moindre effort se paie cher… "
Nous sommes le 19 août, j'en ai fini avec le Taxotère, et je suis à peu près entière.