Avec un coeur grand comme ça

Publié le 10 janvier 2014 par Mentalo @lafillementalo

Il était une fois une petite fille blonde de cinq ans et des brouettes. Elle avait des longs cheveux comme Raiponce et voulait toujours qu’on lui fasse des tresses. Quand elle serait grande, elle serait princesse.

Quand elle est née, elle était déjà très jolie. Ses oreilles ressemblaient à des coquillages, tu sais, les nacrés. Avoue que ce n’est pas banal, en général, les oreilles ne sont pas ce qu’on trouve de plus joli chez les petites filles. Mais elle, elle était belle jusqu’au bout des oreilles, vraiment.

Les fées se sont juste un peu plantées sur son berceau. Peu après sa naissance, elle tomba gravement malade ; on la sauva de justesse. Puis, sa marraine disparut sans explication, enfin pas vraiment, ce n’était pas très clair. Une vieille histoire. Sa mère n’a jamais vraiment su, et a décidé que cette fois, elle ne partirait plus à sa recherche comme la dernière fois. Cette personne ne lui voulait pas de bien, en fait, avait-elle enfin réalisé.

La petite fille ne réclama pas. Elle savait qu’on n’attend ni cadeaux ni cartes postales de sa marraine, rien que d’être là quand on en a besoin, et elle n’en avait pas vraiment eu encore besoin.

Mais sa mère se disait que ce jour arriverait peut-être, et qu’elle se sentirait bien seule. Mais elle avait rangé cette pensée dans un tiroir fermé à clé.

Puis sa mère rencontra une grande fille blonde, aussi jolie que la sienne, avec un cœur grand comme ça. Une  grande fille qui aimait le liberty, les étoiles et les nuages, et puis aussi les vernis roses et faire des tas de gâteaux et des tas encore plus gros de fiches avec des choses barbares à surtout pas oublier pour sauver des vies. Alors le tiroir finit par faire exploser la serrure et elle se trouva un peu embêtée. Comment demander à la grande fille blonde si elle voulait être la seconde fée marraine de sa petite fille, pas celle du faire-part mais celle du cœur, pas celle des cadeaux dont on n’a pas besoin mais celle du bout de fil quand elle grandira ? Puis il ne fallait pas qu’elle se sente obligée, surtout.

Mais quand même, cette fois, sa mère pensait avoir choisi une belle personne à l’intérieur en plus de l’extérieur. Alors elle attendit le bon moment, quand toute la tristesse de la grande fille blonde serait passée, et puis elle lui laisserait le temps de réfléchir, et puis elle lui dirait encore que vraiment, tout ce qu’elle désirait, c’était pouvoir répondre à sa petite fille quand celle-ci demandait « et moi, elle est où ma marraine ? »