No, Retail is not dead

Publié le 10 janvier 2014 par Pnordey @latelier

(Avec la collaboration de Nathanaël Arnéra)

Le e-commerce a connu une forte croissance grâce a un accès à des milliards de données, quasi gratuites, sur le comportement et les préférences de ses millions d’utilisateurs. Amazon a ainsi pu développer 70 000 expériences utilisateurs différentes, et ses algorithmes de recommandations sont à l’origine de 60 % des achats effectués sur sa plateforme. Mais cet avantage va tendre à disparaître aux cours de ces prochaines années. Avec le développement des objets connectés et de la géo-localisation intérieure, le Brick & Mortar se prépare à avoir accès à des données similaires pour un coût équivalent. En plus d’adapter plus précisément l’offre, le magasin va pouvoir, à l’aide de ces données, à nouveau capitaliser sur une intéraction humaine et personnalisée pour refaire du retail une expérience d’achat fascinante.

Un nouveau souffle pour les commerçants 

Face à ces disruptions qui nécessitent des investissements considérables, les commerçants ont à leur disposition des nouvelles plateformes qui leur permettent de devenir à nouveau compétitifs et de suivre cette course effrénée à l’innovation. Square offre une solution de paiement simple pour ipad et iphone, et projette de développer un écosystème d’applications autour de l’analyse et des statistiques des ventes. Vendhq rend accessible à tous un logiciel de gestion de stock prédictifs, qui aurait coûté plusieurs centaines de milliers d’euros à développer. Des commerçants peuvent désormais diversifier leurs activités dans la vente en ligne à l’aide de nouveaux logiciels. Ainsi, Shopify permet de créer une boutique en ligne, clés en main en moins de 15 minutes; Amazon marketplace offre une logistique de livraison facile et peu coûteuse, et youtube reste un outil efficace pour créer une image de marque avec peu d’investissement.

Un seul gagnant 

Néanmoins, si le Brick & Mortar rattrape son retard, il ne sortira pas vainqueur de cette lutte.  Imaginez la puissance de Square, lorsque 80 % des transactions transiteront sur sa plateforme, ou celui d’un Postmates, Ebay now ou d’un google shopping express lorsqu’il livrera l’ensemble des achats effectués en ligne. Ainsi, contrairement à ce que pense Andreessen, les réels gagnants de la disruption numérique dans le retail ne sont pas les acteurs du e-commerce, mais sont les plateformes qui auront obtenu le monopole de l’accès à l’ensemble des données et celles qui seront parvenues à avoir le dernier mot sur l’expérience d’achat. Le retail n’est peut être pas mort, mais il devient de plus en plus dépendant des offres et des services en ligne devenus indispensables pour rester compétitif.