Julien Lourau & Electric Biddle organisent le chaos au Sunset

Publié le 05 janvier 2014 par Assurbanipal

Julien Lourau & Electric Biddle

Paris. Le Sunset.

Samedi 4 janvier 2014. 21h30.

Julien Lourau: saxophones ténor, soprano, outillage électronique

Hannes Riepler: guitare électrique

Jim Hart: batterie

Dave Riepler: piano, claviers

Invité spécial

Antoine Berjeaut: trompette (2e et 3e set)

 

      La photographie de Julien Lourau a été prise à Paris, en concert au Sunset, le samedi 4 janvier 2014 par la Grande Nathalie HOSPITAL. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

Avis aux lecteurs:

Julien Lourau s'est présenté sur scène avec son nouveau groupe Electric Biddle. Je n'ai trouvé ni image ni son pour l'illustrer. Par choix esthétique, pour montrer l'évolution d'un créateur, cet article est donc illustré par des sons et des images tirés de groupes précédents de ce saxophoniste français. Allez l'écouter sur scène avec son Electric Biddle pour découvrir ce qui a changé ou non dans sa musique.

Ce groupe est né à Londres en 2013 au cours d'une résidence dans un pub. Cela promettait un concert orgiaque digne d'un  Guignol's Band. L'espoir ne fut pas déçu. Ce concert fut essentiellement improvisé.

Le guitariste commence très Jazz, très Cool. Le batteur ajoute aussitôt du volume sonore. Pédale wah wah ajouté au sax ténor comme Miles Davis à la trompette il y a 40 ans. Il revient à un son pur de ténor, aussi velu que sa couverture capillaire. Le clavier électrique remplace la basse absente. Solo de guiatre genre rock planant. Le batteur martèle ferme. " Le Rock, c'est du Jazz avec une base ryhmique plus dure " (Keith Richards). A l'instant, j'entends du piano plalant avec un son électrifié. Tout en restant ferme, le batteur joue plus souple, plus finement. Julien passe au sax soprano. Plus léger pour planer. La guerre interplanéraire a commencé. Ils cherchent la transe mais cela reste du Jazz, changeant.

Sax soprano. Son de guiatre trafiqué électrotechniquement. Ca décolle bien. Batteur aux balais. Des vagues puissantes nous emportent sans dommage. Ca monte de nouveau en transe. Ca marche. Je hoche la tête, d'arrière en avant, pris par la spirale. C'est puissant mais le volume sonore n'est pas assourdissant. Ils organisent et maîtrisent le chaos sonore qu'ils créent. Le clavier est en plein psychédélisme, version 2014. Ca marche aussi sur Monsieur G et Madame N, les amis parisiens que j'ai amené au concert. Ces Parisiens, il leur faut le passage d'un provincial pour sortir le soir! retour au sax ténor pour un blues décortiqué note par note. Un solo de batterue sonne le retour de la guerre intergalactique.Julien Lourau a un style de jeu et de musique diamétralement opposé à celui de Lenny Popkin. Cela m'apporte d'autres plaisirs. La musique devient digne de films de SF de série Z. Frank Zappa a de dignes continuateurs. Son de piano de bastringue pour changer d'ambiance. Ca repart sur autre chose. Le batteur a bien écouté Al Foster derrière Miles Davis entre 1972 et 1975 puis de 1981 à 1986.

Quelques spectateurs, effrayés par ce chaos organisé, s'en vont. La liberté fait toujours peur.

Sax ténor. Ca repart groupé, puissant, d'un bloc.

Avis aux lecteurs: chronique abrégée en raison de problèmes techniques indépendants de la volonté de son auteur.

PAUSE

Antoine Berjeaut s'est ajouté avec sa trompette et sa casquette. Batteur aux balais. Le pianiste accélère progressivement. Antoine joue avec une sourdine Harmon, la sourdine Miles. Trop rapide pour une ballade et pourtant c'est cet esprit là.Sax soprano. Julien reprend le solo de trompette mais plus haut, plus léger, plus volatile.Le sax ténor produit un son transformé par l'électronique, beaucoup plus aigu que celui de l'instrument au naturel. Son de claviers 70's. Groovy, baby. La trompette prolongée par l'électronique, ça le fait. Ca pulse de plus en plus fort dans les jambes et le ventre. Le clavier sort un son d'harmonica. Hommage à Stevie Wonder? Ca déménage de plus en plus. Un beau son de ténor s'élève au dessus de ce magma sonore.Le groupe enchaîne sans temps mort. Ils continuent de travailler l'ambiance avec plein d'électro réverbérée. Le batteur fait claquer les cymbales. Ca vibre comme une onde venue du fond de l'Océan.Le chant des sirènes est celui du sax soprano. Un dernier hoquètement et tout s'arrête.

Un son de kora recréé par l'électronique. Un joli son de piano s'élève au dessus. Antoine joue wah wah façon ancienne (avec la sourdine) et moderne (avec l'électronique) en même temps. Sax ténor. Ca vibre et pulse. C'est très bon.Après Julien Lourau invité sur scène par Antoine Berjeaut, j'écoute Antoine Berjeaut invité sur scène par Julien Lourau. Ca marche dans les deux sens. Ces deux là sont faits pour s'entendre.

Voici ce que jouait Julien Lourau en 2006 avec Bojan Z aux claviers. Pour découvrir sa musique en 2014, il faut aller le voir sur scène pour juger sur pièces et sur place comme disent les comptables. Pourquoi pas à Montréal, Québec, Canada, à la House of Jazz (ex Biddle's Jazz)?