Un dimanche à la campagne. Une caverne d'Ali Baba emplies de pièces reconnues sur le marché de l'art. Un portrait de groupe avec dame. La nièce d'un grand peintre (Edith Scob), dépositaire de l'esprit de l'artiste, reçoit l'intégralité de la famille. Quand ses aieux lui offrent un plaid, cadeau de vieux,elle plaide vainement la question de la succession. Seule sa disparition le permettra.
L'héritage soulèvera de subtiles interrogations sur la transmission mais aussi sur le rôle du passé et de l'art. L'utilisation domestique des objets (d'art) peuvent entraîner des usages stupéfiants et démythifient les attitudes muséifiantes. Assayas dissèque avec légèreté et élégance ces héritiers encombrés par ce legs.
Le fils ainé (Berling) tente de perpétuer un impossible statu-quo. Malgré sa bonne volonté pour recoller les morceaux, il restera sur les Corot. Jérémie Rénier, le cadet, caricature du "winner" opte pour des solutions marchandes pour être à l'aise dans ses baskets. Juliette Binoche, affublée d'une coupe à la Chantal Goya, trie le meilleur sans s'attarder.
Maison vidée et estimations notamment du Degas (en miettes dans son sac plastique de supermarché).
Comme les objets, la famille s'éparpille. Et que reste t-il finalement ?