Le virage impossible
Publié Par Philippe Robert, le 9 janvier 2014 dans PolitiqueLe président François Hollande est-il en mesure d’effectuer un quelconque virage de politique économique ?
Par Philippe Robert.
Le dernier virage sur l’aile effectué par François Hollande pour persuader les forces vives de la nation, en l’occurrence les entreprises seules qualifiées pour créer de la (vraie) richesse, qu’il les avait enfin comprises avec, in petto, le secret espoir de réussir son quinquennat ne laisse pas d’en étonner plus d’un.
Je fais bien sûr partie intégrante de ce plus d’un car l’actuel Président socialiste de la France ne m’inspire aucune confiance, surtout en matière de compréhension des lois de l’économie, étant donné que cet homme politique, comme tant d’autres avant lui, a fait toute sa carrière sous les ors de la République.
J’ai eu le privilège de lire le dernier ouvrage de François de Closets, Maintenant ou jamais (Fayard, septembre 2013), dont la profondeur de réflexion basée sur une travail de documentation d’une grande rigueur apporte au lecteur les moyens de pouvoir se faire une opinion à partir de la meilleure source. Cette lecture d’un trait du dernier livre de François de Closets, que je ne saurais trop vous recommander, me donne ainsi l’occasion de jeter à point nommé une lumière crue sur l’insoutenable impasse dans laquelle la France s’est jetée d’un bloc en faisant preuve d’une rare démission morale et politique généralisée. Voici :
« La classe politique, la droite en particulier, a oublié les enseignements de 1958, tout comme la gauche ceux de 1983, et, d’un côté comme de l’autre, on a sacrifié l’exigence des équilibres aux facilités de l’hyperkeynésianisme (…) En 1958, c’est le recours à l’homme providentiel qui a fourni l’autorité nécessaire. En 2013, il n’y a aucun sauveur suprême à l’horizon, alors que l’épreuve s’annonce beaucoup plus rude. La France est en décrochage, l’économie à l’arrêt, et la dévaluation, outil précieux du redressement de 1958, nous est interdite. Le sauvetage réussi il y a un demi-siècle était un jeu d’enfant comparé à celui auquel nous devons faire face. Pour le mener à bien sans avoir un De Gaulle à la manoeuvre, il faut garder à l’esprit cette France de 1958, cette France qui s’en est sortie. »
Est-il besoin d’en dire plus pour se rendre compte à quel point, si nous voulons vraiment nous en sortir en mettant en œuvre le maximum de forces libératrices, il va falloir mouiller la chemise pour conjurer le mauvais sort qui nous colle à la peau et nous consume tout vif à l’instar d’une mortelle tunique de Nessus ?
Pour peu que nous acceptions de regarder les choses en face, la tâche apparaît en effet si considérable par rapport aux performances d’une nullissime classe politique que nous serions peut-être tentés, autant par lassitude que par dépit, de nous donner à n’importe qui. Or n’importe qui, aujourd’hui, nous cerne de tous côtés.
Lire le dossier : Le virage social-libéral de Hollande
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