L’appropriation des semences agricoles doit être mis au centre du débat, en ce début 2014, car il est symptomatique d’une société qui ne raisonne qu’en terme de droit de propriété. Des mouvements citoyens refusent que le vivant puisse être considéré comme une marchandise.
Aujourd’hui, dans de nombreux cas, un agriculteur ne peut plus réutiliser d’une année sur l’autre les graines issues des plantes qu’il a lui même fait pousser sur son exploitation. Il ne peut pas non plus les échanger ou les donner à d’autres agriculteurs. En effet, les semences agricoles, pour être librement utilisables par les agriculteurs, doivent être répertoriées dans un catalogue au niveau français ou européen. Des milliers de variétés, pourtant cultivées de manière traditionnelle dans les champs, ne figurent pas sur ce catalogue. Dans le même temps, des entreprises y inscrivent des semences qu’elles se sont appropriées par un brevet ou un certificat d’obtention végétal. Ce système, censé protéger l’innovation des entreprises, oblige tout paysan utilisant des semences agricoles sélectionnées à verser une redevance, quand il ne lui interdit pas tout simplement de les utiliser.
Source : reporterre.net