Magazine Humeur
De la concertation lancée il y a quelques mois par le gouvernement, sort un premier projet de loi que le Ministre Le Foll présente à l'Assemblée Nationale.Tout ou presque devrait y passer : le nouveau cadre renégocié de la PAC, en particulier : équilibrer le dosage d'aides entre filières ; améliorer la transparence envers le consommateur ; promouvoir "l'agro-écologie".Sur ce dernier volet l’État a beaucoup à faire, mais pas seulement du côté des producteurs.Un problème majeur (pour le consommateur) est le prix des produits sur le marché final, beaucoup plus élevé que celui du même produit en filière non-bio.Et on sait pourtant que ce dernier n'a qu'un faible rapport avec celui payé aux producteurs. Vieux problème que la France traîne depuis des décennies : comment réduire fortement le nombre et le coût des intermédiaires entre producteur et consommateur ?Dans le cas du bio, on a l'impression qu'une petite hausse du prix producteur cache une structure inchangée d'intermédiation. Et donc, les mêmes coûts excessifs d'intermédiation appliqués à un produit un peu plus élevé au départ, mènent à un prix « en boutique » ou au marché beaucoup plus fort que les produits concurrents.Oui, d'accord, c'est meilleur pour la planète, c'est meilleur pour le consommateur...mais il faut pouvoir le payer !Et un petit tour dans les points de vente bio des pays autour, en Allemagne, par exemple ; ou en Espagne, prouvent que ce n'est pas une fatalité, que ce n'est pas le facteur « bio » qui coûte cher, mais les canaux de mise en marché.Il ne semble pas que ce sujet soit inclus dans la discussion actuelle et... c'est à nouveau le pot de terre contre le pot de fer.Pourtant, le « mieux » pour la planète, le « mieux » pour le consommateur, ne vaudraient-ils pas que l'on mette le nez dans les circuits et qu'on « nettoie » des pratiques qui coûtent cher aux producteurs et aux consommateur, au seul profits de qui ?Jorge