L’islam aurait-il besoin de meilleures relations publiques?
Ceci est l’un des sujets qu’avait choisi de traiter l’émission de télévision anglophone the big questions et est caractéristique d’un véritable fléau de société, le besoin de vendre et de plaire, à une époque où même la spiritualité est devenue un objet de consommation.
L’islam a mauvaise presse, ce n’est pas une nouvelle. Les musulmans en font continuellement les frais. Devrions-nous pour autant entrer dans le jeux de la communication et du marketing afin que le monde apprécie cette religion?
Qui dit marketing, dit slogans et concepts attirants. Et le risque est grand.
Sur ce point, il va sans dire que les musulmans semblent avoir manqué le train, en s’accrochant à des mots qui ont depuis longtemps été classés dans la catégorie "arriérés" et "archaïques" par beaucoup.
Au-delà de certaines interventions maladroites ou déplacées de certains sur la scène médiatique, c’est cet aspect particulier qui semble être la source de tous les maux et incompréhensions dans le dialogue interculturel. Les musulmans se réfèrent continuellement aux textes religieux pour déterminer ce qui fait ou ce qui ne fait pas partie de l’Islam. Ainsi lorsqu’un concept a été nommé dans le Coran, ils ne lui inventent pas une nouvelle appellation, car au fil des générations, il risquerait de perdre son sens originel.
Il ne viendrait par exemple jamais à l’idée d’un musulman de remplacer le terme repentir par changer d’idée comme cela se fait dans certaines Bibles! Voilà bien un exemple flagrant de concept (pourtant essentiel) sacrifié sur l’autel de la modernité…
La population québécoise, tout particulièrement, est habituée à être guidée dans sa façon de penser par le vocabulaire qu’on lui impose, le tout visant à transformer sa perception négative d’une réalité en perception positive de cette exacte même réalité.
Ainsi, on ne dit pas aveugle, mais non-voyant, on ne dit pas prostituée mais travailleuse du sexe, on ne dit pas handicapé, mais personne à mobilité réduite, etc. Lorsque qu’un mot devient socialement gênant, on le remplace. Tout simplement.
Et bien nous, les musulmans, on ne remplace pas.
Ce n’est pas parce que l’opinion publique ne connait pas la véritable signification des mots Sharia ou Jihad que nous allons les supprimer de notre vocabulaire au profit de termes plus "actuels". Nous préférons l’éducation par la connaissance à l’abrutissement par les mots.
Nous les musulmans, nous refusons de laisser les préjugés et l’ignorance nous dicter notre façon de parler ou dénaturer notre religion.