La consommation de l’alcool est devenue un phénomène de mode pour de nombreuses jeunes filles de la capitale. Si auparavant, ce vice était réservé aux garçons, de nos jours, il est devenu l’apanage des jeunes filles de la capitale. Qui se saoulent la gueule à visage découvert dans les différents débits de boisson de Bamako.
Aujourd’hui le pourcentage des filles qui boivent de l’alcool augmente à un rythme beaucoup plus élevé que celui des garçons. Si par le passé, les garçons pour de nombreuses causes étaient livrés à la consommation d’alcool et autres excitants illicites, maintenant c’est tout a fait le contraire. La gent féminine, notamment de jeune âge s’est taillée une place de lionne dans les différents ‘’maquis’’, bars et autres bistrots de la capitale.
Qu’est ce qui est à la base de ce phénomène ?
M. Sidibé, sociologue, estime que, c’est la prolifération spectaculaire des bars chinois, night-clubs et autres lieux non catholiques qui a fait que le nombre de jeunes filles alcooliques a fortement augmenté ces dernière années. Il faut signaler que ces lieux de plaisir sont fréquentés régulièrement aussi bien par des filles de riches que celles des démunis. Or, la frontière entre tabagisme, alcoolisme et prostitution est très petite. Du coup, il est difficile de faire le distinguo, dans ces lieux, entre les filles simples alcooliques, prostituées et consommatrices de drogues. Même si certaines ont toutes ces cordes à leur arc.
Ce qui reste évident, est que les jeunes filles ont tendance à devenir des marionnettes entre les mains des hommes, capables de tout pour attirer et satisfaire leur libido.
Au-delà, même si la consommation d’alcool des filles est admise et tolérée par certaines ethnies et religions de notre pays, le phénomène qui se repend est tout autre. On a l’impression que les adolescentes concourent à établir l’égalité avec les garçons dans ce domaine. Ainsi, elles consomment tout autant, au même rythme et au même degré que les hommes.
On affirme même dans certains cas, que ce sont les filles qui poussent leur compagnon mâle à la consommation de l’eau de feu. « Par complexe, certains garçons qui fréquentent des filles alcooliques, prennent facilement goût à l’alcool », indique M. Sidibé. Alors que les motifs diffèrent. Pour certaines filles, il s’agit d’avoir du bon teint. Par contre, pour d’autres, en tant que femmes, pour réussir à Bamako, il nécessite de passer par le ‘’milieu’’.
Et la règle de ce milieu consiste à transcender les habitudes, pourfendre les mœurs et vivre à l’européenne. Comme les hommes, certaines alcooliques soutiennent que la boisson leur permet d’oublier des problèmes, d’enterrer des soucis et de briser des complexes. « L’alcool nous donne la force d’aller de l’avant donc ont ne peut l’arrêter », tranche S.T, une jeune fille avec ses vingt deux ans de printemps vécus. Qui reste convaincue, une fois en Europe de pouvoir vite s’intégrer dans la vie des ‘’blancs’’.
Elle qu’on dénomme ‘’championne’’ dans un maquis, appelé ‘’Championnat’’ sis dans un quartier de la rive gauche, se glorifie de n’avoir jamais été saoulée par l’alcool après plus de cinq ans d’alcoolisme sans répit. Certaines de ses copines de table soutiennent, qu’elle peut ingurgiter le contenu d’un casier de bière, lors d’une soirée bien arrosée. Comme elle, de nombreuses autres jeunes-filles, pour la plupart célibataires, se sont fondé une triste réputation à travers les bars de Bamako. Mais pour quelle fin ?
Inutile de dire que l’alcool est dangereux pour la santé. Pas aussi besoin de rappeler que cette boisson est à la base de beaucoup de maladies chez les femmes, notamment le cancer de l’estomac, de celui du col de l’utérus, d’hypertension entre autres.
Fily Hadijatou Sissoko (stagiaire)
Source: Tjikan
lien: http://www.malijet.com/la_societe_malienne_aujourdhui/90500-l%E2%80%99alcoolisme-%C3%A0-bamako-quand-les-filles-supplantent-les-gar%C3%A7ons.html